Charles Louis de Biaudos

Comte de Castéja




portrait   blason
Portrait exécuté, pour 200 livres, par Hyacinthe Rigaud en 1712.
Les armoiries visibles sur ce portrait ont été ajoutées plus tard par la famille,
puis effaçées lors d'une restauration du tableau au XXe siècle, pour le rendre identique à la livraison de Rigaud.



Dernier fils de Jean de BIAUDOS, chevalier, marquis de CASTEJA, gouverneur de Toul et du Toulois, et de Marie MIDOT de VILLERS , Charles-Louis est né le 11 juillet 1683 et fut baptisé le 15 à Toul, ayant pour parrain son oncle Charles de LA VALLEE de PIMODAN, lieutenant du Roi à Toul, et pour marraine Louise LE VAYER, fille du défunt président à mortier au parlement de Metz. D'abord connu comme le chevalier de Biaudos, il prit en se mariant, le nom de comte de Castéja.




acte naissance

Registre des baptêmes



Il entra aux mousquetaires en 1699, se trouva avec ce corps au combat de Nimègue en 1702 et prit le 3 septembre suivant la compagnie de grenadiers d'un régiment d'infanterie nouvellement levé par son frère aîné. Il fut nommé major de ce régiment le 10 février 1705 et colonel, sur démission de son frère, qui passa au régiment de Tournaisis, par commission du 16 mars suivant. Il commanda son régiment pendant plusieurs années en garnison. Devenu guidon de la compagnie des gendarmes de Bretagne par brevet du 13 février 1709, avec rang de mestre de camp de cavalerie, du même jour, il combattit au mois de septembre à Malplaquet, où il fut blessé aux deux bras, et servit en Flandre jusqu'à la paix. Il se trouva à l'affaire de Denain et aux sièges de Douai et du Quesnoy en 1712. Il passa enseigne de la même compagnie le 10 novembre 1716 et obtint le gouvernement de Saint-Dizier par provisions du 31 mars 1718. Le Roi le nomma ministre plénipotentiaire près du roi de Suède en 1727 ; il obtint sa première audience le 27 février et resta dans ce royaume pendant onze ans avec la même qualité. Il fut nommé sous-lieutenant de la compagnie des chevau-légers d'Orléans le 22 décembre 1731, brigadier de cavalerie le 13 février 1734, et maréchal de camp le 1er mars 1738. Le 16 juin 1740 on lui donna le gouvernement de Toul vacant par la mort de son frère aîné. Il s'est démis, dès 1736, de la sous lieutenance de la compagnie des chevau-légers d'Orléans, et en 1754 du gouvernement de Saint-Dizier, en faveur de son neveu Louis Anne Alexandre, son fils étant décédé en 1747 : "le comte de Castéja s'étant démis de son gouvernement en faveur de son neveu, le Mis de Castéja, officier au régiment de la Reine, ce dernier en prit possession au château de Saint-Dizier le 21 novembre 1755, en vertu de la commission qui lui avait été délivrée par le roi le 10 juillet 1754".

Il mourut à Paris, rue Saint-Martin, le 10 mars 1755 à l'âge de 72 ans. La cérémonie eut lieu le 17 en l'église Saint-Nicolas-des-Champs. Il avait épousé Jeanne de PARIS, des seigneurs de Couttes et de Gasville, dont il eut un fils unique, Jean Charles, mort à 24 ans (1747) de ses blessures à Plaisance, étant colonel du régiment de Tournaisis.




portrait

Charles-Louis, ambassadeur en Suède 1727-1738




Le marquis d'Argenson raconte dans son Journal et mémoires, pour décembre 1738, que, pendant son ambassade à Stockholm, Monsieur de Castéja avait eu ordre de travailler à un traité entre la France et la Suède et que : y ayant trouvé le roi de Suède et la reine contraires, il s'était rejeté du côté de la nation, et, je crois, du comte de Horn, qui est comme à la tête du peuple, espérant être élu roi un jour, tandis que le roi de Suède et la reine, n'ayant point d'enfants, songeaient uniquement à faire passer la couronne dans la maison de Hesse. M. de Castéja s'étant conduit ainsi a déplu tellement aux majestés suédoises qu'on ne voulait plus le souffrir à la cour, et qu'il a fallu le rappeler, lui nommant à sa place M. le comte de Saint-Séverin (...) qui a profité de tout l'ouvrage de Castéja, a pris ses errements, et est encore plus mal que lui avec leurs Majestés suédoises ; et même c'est d'ici que M. de Castéja, tout révoqué qu'il était, a le plus contribué à l'accomplissement de l'ouvrage, et a écrit à ses amis, qui lui ont porté assez de confiance pour, sur ses paroles, ne pas prendre d'ombrage de la nomination respective d'ambassadeurs entre la Russie et la France.

Néanmoins, en prenant congé de Frédéric 1er, roi de Suède, successeur par sa femme du célèbre Charles XII, ce prince lui dit : « Monsieur, vous m’avez fait bien du mal : mais, si j’a dû craindre et haïr en vous l’ambassadeur de France, je n’ai pu qu’estimer le comte de Castéja, qui m’a nui par devoir mais qui m’a servi avec zèle et affection, quand il a du agir d’après son cœur et ses lumières ; je vous prie d’agréer, pour marque de mon estime, deux petits canos de bronze que j’ai fait fondre à vos armes, pour être, pour vous et vos héritiers, auxquels je vous prie de les transmettre en témoignage de mon amitié.




portrzit

Charles-Louis




Sources :
- Histoire généalogique et héraldique des pairs de France par Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles (vol 2)
- Dictionnaire historique et biographique des généraux français par le chevalier de Courcelles