Jean Jacques Baptiste de BIAUDOS CASTEJA

(Jean IV Jacques de BIAUDOS)


Grand doyen de Bayeux, abbé commendataire de la Noé,
Seigneur et baron de La Ferrière-au-Doyen, près Bayeux
(1699-1780)


Sans avoir reçu la consécration épiscopale, ces abbés et prélats ont juridiction sur le clergé et les fidèles de leur territoire. Bénéficiant des mêmes insignes pontificaux et vêtements que les évêques, à l'exception de la croix de procession, qui est devenue, en héraldique, un insigne propre de l'ordre épiscopal et des cardinaux. Ils timbrent donc leurs blasons du chapeau de sinople avec douze houppes du même.


Armes personnelles de J.J. de Biaudos,
peintes sur les grilles nord et sud du chœur de la cathédrale de Bayeux.


Fils de Jean Jacques de BIAUDOS CASTEJA, seigneur de Biaudos, et de Labadie en Guiche, et de Marie Laurence de SUHIGARAY de LA SALLE de BARDOS, dame de Saint-Pée en St-Jean-Pied-de-Port, dame héritière de Labadie en Guiche, Jean-Jacques est né à Biaudos le 19 avril 1699. [Les Suhigaray, sgrs et barons de Bardos par le rachat en 1605 à Antoine II 1er duc de Gramont vice-roi de Navarre, dont la fille Sylvie de Gramont épousa en 1616 Jean de Suhigaray, aïeul de Jean Jacques de Biaudos. Elle était la demi-sœur du maréchal (le fameux comte de Guiche, dans Cyrano de Bergerac), et la propre tante de la Pcesse de Monaco, née Gramont]. Il fut pourvu d’une prébende en la cathédrale de Rouen, en 1735, et reçu grand-doyen de celle de Bayeux le 21 avril 1741. MM. de Luynes et de Rochechouart, l’ont nommé vicaire général de ce diocèse. Il fut nommé, au mois de juin 1764, par le Roi, à l’abbaye de Noé, diocèse d’Évreux. Il mourut à Bayeux le 1er novembre 1780, âgé de 81 ans.



  
Biaudos/Suhigaray (Bardos)


 
Acte de baptême de Jean-Jacques de Biaudos.

Son parrain est Jean de Lalande du Luc, seigneur de Berriots, oncle, et sa marraine est Madeleine de Suhigaray de La Salle de Saint-Pée,abbesse de Saint-Sigismond.


Acte de décès de Jean-Jacques de Biaudos
 


Crypte de la cathédrale de Bayeux.




Jean-Jacques conservera toujours des liens étroits avec sa famille gasconne, tout en entretenant de fréquents rapports familiaux avec celles des branches Biaudos Castéja montées à la cour de France. Il fut ainsi le parrain de ses nièces Marie Anne Thérèse de La Salle d’Harader (1762-1848)(1), de Vic-Bigorre (Béarn), et Magdeleine de Vallier (2), de St-Sever (Landes).







Au diocèse de ROUEN

Chanoine de la cathédrale primatiale de Notre-Dame-de-l’Assomption de Rouen(3)
pourvu d’une prébende canonicale
(1735/1741)

Vicaire-général de Mgr l’archevêque de Rouen
(1740)

Au diocèse de BAYEUX

Vicaire-général du diocèse de Bayeux
nommé par Mgr de Luynes, archevêque de Rouen

Chanoine du Chapitre de Bayeux

Haut-Doyen de l’église-cathédrale Notre-Dame de Bayeux
49ème doyen, (1741/1780), nommé par Mgr de Rochechouart Montigny, évêque de Bayeux
le 21 avril 1741, sur la démission de M. Néel de Cristot nommé évêque de Séez.

Au diocèse d'EVREUX

Abbé-Commendataire de l’abbaye royale de Notre-Dame-de-La-Noë
31ème abbé (1754/1780)
nommé par le roi le 29 juin 1754 remplaçant M. de Cheylus, nommé évêque de Bayeux.


Mgr de Cheylus


L’abbé de Biaudos était : « un pieux et respectable ecclésiastique, dont le véritable esprit de charité joint à une grande générosité, fut une des vertus dominantes. Il s’attira une estime universelle par sa charité envers les pauvres, et par son zèle pour la Maison de Dieu : il est peu de familles affligées dans la ville, qui ne se soient ressenties de ses libéralités, et l’église-cathédrale conservera longtemps les preuves de son affection et de ses multiples présents.

Jean Jacques de Biaudos fait en 1747, la visite des paroisses dépendant de sa juridiction, en tant que Premier Dignitaire.  Chanoine-prébendier de La Ferrière-Duval et de Cully-lès-Bayeux, Patron-collateur de la Ferrière-Duval, La Ferrière-au-Doyen, la Ferrière-Harene, des cures de Castilly, Le Fresne-Camilly, Than, Surrain et St-Loup de Bayeux, Collateur de St-André, de St-Malo, de St-Symphorien-de-Bayeux, de Saint-Sulpice et de Vaubadon.

C’est lui encore qui confère de plein droit les deux portions de la Chapelle Saint-Gratien à l’Hôpital général, les places des Chapelains de Saint-Nicolas-des-Courtils, et donne la collation aux Chapelains de la Paroisse de Saint-Malo.

« Le mercredi 2 avril 1777, au nom de Mgr de Cheylus ci-devant évêque de Cahors, M. de Biaudos Haut-Doyen de l’église cathédrale de Bayeux, s’achemina en cortège pour prendre possession réelle, actuelle et corporelle dudit Evêché de Bayeux.

M. le Doyen avait prié MM. de Coulon, gouverneur,de Berney, de La Caillerie, des Fresnes, de Vierville et de La Bigne de l’accompagner.

Le Baillage, qui a ordinaire de s’y trouver, disputa le pas à la Noblesse, lorsqu’il fut question d’entrer au Chapitre. La Noblesse se retira sur quelque propos rude de M. de La Londe de Sainte-Croix, lieutenant-général, et M. de Biaudos resta seul, sans être accompagné de la Noblesse qui ne cassa pas le visage au lieutenant-général.

(Procès-Verbal. Manuscrit 290 du dépôt de Bayeux, Fol.117, v°)



 

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Jean-Jacques de Biaudos de Castéja d’une très noble et très ancienne famille du pays de Labour, était né au château de Biaudos dans le diocèse de Bayonne. Il possédait une prébende dans l’église de Rouen lorsqu’en 1740, M. Néel, nommé à l’évêché de Sées, lui résigna le Doyenné de Bayeux ; il en prit possession la même année. En 1760 le Roi le nomma à l’abbaye de la Nöe, diocèse d’Évreux. Ce doyen pendant qu’il posséda cette dignité n’eut d’autre ambition que de faire des heureux et de répandre ses bienfaits sur des hommes de toute classe et de toute condition. Il fut peu de malheureux qu’il n’ait assisté. L’ordre et l’économie qu’il sut mettre dans son affaire, sans rien diminuer de ce qu’il devait à son état, et dont il remplit honorablement tous les devoirs, lui donnait l’air et le ton d’un prélat opulent. Les services qu’il rendait à tous les citoyens de sa ville, les aumônes abondantes qu’il distribuait tous les jours, les déjeuners généreux et les dons considérables qu’il fit pour relever une maison religieuse dont il avait accepté le gouvernement, expriment ses facultés. Il mourut comme un homme pauvre et démuni, si l’on peut appeler pauvre celui qui a amassé toute sa vie un trésor de bonnes œuvres et qui laisse un mobilier aussi considérable, mais qu’il ne pouvait refuser au rang et à la dignité. Il n’avait aucune somme d’argent en mourant. Il fit de grandes dépenses aux bâtiments de son doyenné ; il en distribua tous ses appartements et y fit l’augmentation d’un petit corps de logis en pavillon dans le jardin. Il fit refaire toutes les charpentes et la couverture du grand corps de logis. Il fit reconstruire à neuf et décorer la chapelle décanale. Il donna les belles grilles du sanctuaire et des chapelles. Il fit bâtir un grand édifice pour le logement des pensionnaires du couvent des religieuses hospitalières de Bayeux, auxquelles dans l’espace de douze ans qu’il a été leur supérieur, il a donné plus de 40000#. Ce bon et vertueux ecclésiastique, qui vivra toujours parce que la bienfaisance donne droit à l’immortalité, fut enlevé de ce monde le 1er jour novembre 1780 par une mort brusque et précipitée ; il fut inhumé dans la chapelle de Notre-Dame, derrière le chœur de la cathédrale.

Extrait d’un manuscrit "Mémoires pour servir à l’histoire de la ville et du diocèse de Bayeux" à le fin du XVIIIe siècle par le chanoine Regnault et aimablement communiqué par la Société des Sciences, Arts et Belles Lettres de Bayeux.

 



La chapelle Notre-Dame où est enterré Jean-Jacques de Biaudos.





Le doyen du chapitre, un ecclésiastique de haut rang


Vue depuis la chambre du Doyen.


Le chapitre de la cathédrale est composé de onze Dignités, d’un Grand-Pénitencier, et de quarante neuf Canonicats et Prébendes.

Le Haut-Doyen est le premier Dignitaire de cette Église. C’est, dit le cartulaire de Langevin, le Chef et le Membre le plus noble, à raison de sa dignité. Elle lui donne par une coutume immémoriale, la dignité de Prélat, suivant le cardinal Le Moine qui la possédait au commencement du XIVe siècle. Aussi le doyen de Bayeux avait-il une séance distinguée dans l’échiquier de Normandie. En effet dans celui de 1474 il fut réglé définitivement que les Abbés de Saint Ouen, Fécan le Bec, Jumièges, Saint Vandrille et le Mont Saint-Michel, auraient séance avant le Doyen de Rouen ; qu’après lui seraient deux autres Abbés, ensuite le Doyen de Bayeux qu’on distinguait par là des autres Doyens, et ainsi alternativement deux Abbés et un Doyen.

On présume que l’origine de Doyen dans les églises de France, ne remonte pas plus loin qu’au Ixe siècle, durant lequel les évêchés tombèrent en commende et furent donnés à des laïcs pour récompense de leurs services. Alors les chapitres furent obligés de se choisir un chef, qui commença d’être appelé Doyen, et qui n’était connu auparavant que sous le nom de prévôt, préposé et maître, ou bien sous celui de Primicier, d’Archidiacre ou de Trésorier.

Telle est à peu près l’époque ou le Doyen fut établi dans l’Église de Bayeux. Mais on n’en trouve point qui ait été revêtu de cette dignité avant Guillaume de Ros dans le XIe siècle. Elle est occupé à présent par M ; Jean-Jacques de Biaudos, Abbé commendataire de l’Abbaye de Notre-Dame de la Noë au diocèse d’Evreux.

Le Doyen de Bayeux avait une juridiction presque épiscopale sur les paroisses de cette ville et autres de sa dépendance. Il la faisait exercer par un grand vicaire, un official et autres officiers : ses prérogatives ont été abolies par l’Arrêt de 1671. Il ne lui reste plus que les droits de Visite et de Déport sur ces Bénéfices.

Sa Dignité emporte l’obligation de résider. Comme curé né de la cathédrale, c’est à lui d’administrer ou faire administrer les Sacrements aux chanoines, et officiers de l’Église dans le cas de maladie.

Il a la place d’honneur au chœur à la droite en entrant. Il ne vient et ne sort jamais de l’Office sans être précédé d’un des Bédeaux. Il porte la robe rouge aux fêtes solennelles depuis Jacques Turgot II du nom, qui la prit au chœur en 1642 comme conseiller clerc du Parlement de Rouen. Son successeur Charles de Longaunay la prit aussi, comme Doyen, et il a été imité depuis par ceux qui ont occupé cette place. Le Doyen n’est pas le seul qui ait cette distinction : le Chantre, le Chancelier et le Trésorier, sont aussi en robe rouge aux grandes fêtes. Ils ont ajouté la ceinture en 1761.



Place d’honneur de l’Évêque et du Haut-Doyen, à droite.
-On distingue les grilles Biaudos au fond-




 

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Le « Portail du Doyen », face à son hôtel, fut élevé à la fin du XIIIe siècle, et sa porte lui était réservé, murée jusqu’à sa mort.
Il ne le franchissait que deux fois dans sa vie : le jour de sa nomination et celui de ses obsèques.
Une seconde entrée destinée à tous les fidèles était aménagée sous un porche entre les chapelles latérales de la nef.

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Il n’officie solennellement qu’une fois l’année, à la Fête des Reliques, qui tombe dans l’octave de la Toussaint. Il doit donner ce jour là, au lieu de repas, la somme d’onze livres aux officiers qui l’ont assisté à l’Autel et au Chœur. C’est au rapport de Hermant, un acte de reconnaissance du Doyen Etienne II pour la grâce particulière que le Chapitre lui accorda d’officier le jour des Reliques. Hebert, un de ses successeurs, confirma cet acte en 1241.

Le Doyen est Chanoine de la Ferrière-Duval, Seigneur et Baron de la Ferrière-au-Doyen, Patron et collateur de ces deux cures et de la Ferrière-Harene, ainsi que des cures de Castilly, le Fresne-Camilly, Than, Surrain et Saint-Loup de Bayeux ; il est collateur seulement de Saint-André, de Saint-Malo, de Saint-Jean, alias Saint-Symphorien de Bayeux, de Saint-Sulpice et de Vallabon ; il confère encore de plein droit les deux portions de la chapelle Saint-Gratien à l’Hôpital général, les places des Chapelains de Saint-Nicolas des Courtils, et donne la collation aux Chapelains de la paroisse de Saint-Malo.

Le Doyen habite un Hôtel à Bayeux. C’est une belle maison que l’on voit sur la Place Notre-Dame vis-à-vis de la Cathédrale. Henri II et son chapitre en firent don au Doyen Etienne : ce qui fut confirmé par Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc de Normandie le 16 septembre 1189. Il y a une Chapelle Domestique sous l’invocation de Saint-Thomas de Cantorbury : elle fut fondée peu d’années avant sa canonisation. Cette chapelle fut transférée du jardin dans la cour par M. de Longaunay, mort Doyen en 1697. La magnifique porte d’entrée surmontée d’un fronton extérieur est l’ouvrage du même. Cet Hôtel a été rétabli dans les années 1736-37 par M. Néel de Cristot.





       
L'hôtel du Doyen.
(Le doyenné abrite actuellement le Musée Baron Gérard)


Plan de la ville de Bayeux en 1780 à l’époque où officiait J.J. de Biaudos







Jean-Jacques de Biaudos, un généreux donateur


Dons à l’Hôtel du Doyen


M. de Biaudos, 31è abbé, qui a succédé à M. de Cheylus, consacra encore une bonne partie des ressources qu’il tirait de La Noé, à ajouter diverses commodités et à embellir cet Hôtel du Doyenné (dit aussi Evêché), qu’il habitait à Bayeux, et notamment à le recouvrir d’ardoises fines. En 1768, il fit aussi « restablir plus grande et plus propre » la Chapelle Domestique attenante, et la décora (Manuscrit Gassion, n° 6 du Chapitre). Cette chapelle était spécialement affectée à ses exercices religieux.



  
Doyenné : vue côté des jardins et intérieur salon Luynes



Dons à l’Hôtel-Dieu


Le 13 septembre 1726, les religieuses de l’Hôtel-Dieu, au nombre de vingt-huit, demandèrent à Mgr de Lorraine qu’il voulût bien les décharger de l’administration temporelle, et ne leur laisser que le soin des pauvres. L’accroissement de la population et le progrès de l’immoralité augmentant chaque jour, d’une part, le nombre des malades, de l’autre, celui des enfants exposés, les revenus de l’hospice se trouvaient inférieurs à ses dépenses, et la communauté succombait sous le poids de ses charges. La charité vint au secours de l’établissement par des dons en argent et en linge et en denrées.

Il fut même agrandi d’une seconde aile en 1751 et 1752, grâce aux libéralités de MlleJeanne du Vivier de Crouay – une protestante qui donna seule dix mille livres- et de M. de Biaudos, doyen du chapitre. La contigüité de l’hospice et du séminaire, sur une propriété longtemps indivise, rendait assez difficile la fixation des limites et des droits réciproques ; elle donna lieu à de fréquentes contestations.

M. de Biaudos répara et prolongea de moitié la salle des malades, qui datait du XIIIe siècle, et fit construire à ses frais le bâtiment du pensionnat, entre la cour de la communauté et les jardins du Couvent. des Augustines.

(Mémoires Hist. sur l’Hôtel-Dieu de Bayeux, par F.Pluquet)

Au doyen du chapitre J.B. de Biandos (sic) on doit le vaste bâtiment à deux étages à usage de pensionnat, situé entre la cour de la communauté et les jardins du côté du séminaire ; il fit élever cette construction, à ses frais, en 1752. Ce bâtiment était affecté au logement des dames en chambre.

(Bayeux, capitale du Bessin par E. De Laheuderiet)



    
Le pensionnat.
De g à dte : face ouest, face est, et vue de l’allée des Augustines.



Dons à la cathédrale de Bayeux


Les grilles du Chœur

C’est lui qui reconstruisit la chapelle. Nous voyons encore aujourd’hui son écusson au-dessus des cinq grilles qui ferment le rond-point, dans le chœur de la cathédrale, et dont il fit présent au chapitre en 1772 

« C’est en 1772 que l’abbé de Biaudos offrit à la cathédrale, afin de séparer le Trisorium du chœur, les cinq superbes grilles artistement ouvragées, dans le goût du temps, en fer forgé et doré (ép.Louis XV, 2ème période) qui ornent les arcades au-dessus de l’autel, agrémentées sur chaque face des armes Biaudos (4) surmontées d’une crosse et d’une mitre, en sa qualité d’Abbé de l’abbaye royale de La Noé. Il chargea de leur exécution Jean Le Chartier (1756-1830) maitre-ferronnier, auteur à Bayeux de plusieurs travaux remarquables. Ces grilles font grandement honneur à l’ouvrier d’art qui en conçut le dessin.»

« Ces belles grilles ne sont pas, au reste très communes, la Révolution ayant arraché la plupart de celles que l’on voyait dans les églises, et devant quelques beaux châteaux. Outre les grilles de St-Ouen de Rouen et de la cathédrale de Beauvais, qui sont des ouvrages hors ligne, nous citerons celles beaucoup plus simples, mais d’un riche dessin encore, qui ferment le rond-point du chœur dans la cathédrale de Bayeux. Tous les ouvrages de fer, du XVIIe. Et XVIIIe. Siècles, sont ornés de feuillages et d’ornements en tôle emboutie et relevée en bosse.»



  
Chœur de la cathédrale N.D. de Bayeux.
(On distingue au fond, de part et d’autre de l’autel, les grilles offertes par le doyen J.J. de Biaudos Castéja)



       

       
Grilles Biaudos surmontées des armoiries



Chasuble et devant d’autel

La belle chasuble noire avait été offerte en 1773, et le somptueux devant d’autel, qui était en satin à fleurs, furent aussi un présent de Jean Jacques de Biaudos, pour Noël 1774, et coûta soixante dix livres.



  
Autel. (et les grilles offertes par le doyen J.J. de Biaudos Castéja)



Décoration d’une chapelle annexe

En 1773, l’abbé de Biaudos décora à ses frais la chapelle située après les fonds baptismaux. C’est la troisième à droite en allant au chœur.



Chapelle Saint-Julien et Saint-Exupère



La chaire évangélique

Commandée par le chanoine Jean IV Jacques de Biaudos peu avant sa mort, elle fut installée en 1786. De style baroque, elle est l’œuvre du sculpteur bayeusain Jean Louis Mangin. Pendant la Révolution, elle resta à sa place et fut destinée à la lecture des décrets et des lois, et elle porta pour inscription le mot lois. Utilisée aussi par les orateurs des fêtes révolutionnaires, fêtes de la Raison et de l’Être suprême.

Mais ce beau morceau dû à la générosité de l’ancien doyen du chapitre, M. de Biaudos, souffrit aussi de grandes mutilations. La statue représentant l’hérésie renversée laissant tomber son masque et éteignant un flambeau, qui était en socle, fut ôtée. L’image de N.D.Sgr. qui était sculptée en relief au corps de la chair fut effacée, et l’on peignit d’une autre couleur la statue de la religion triomphante qui était au sommet, et on lui mit à la main un drapeau tricolore au lieu de la croix qu’elle tenait, en changeant son nom en (celui de) Déesse de la raison.



    







31e Abbé Commendataire de l’Abbaye Royale Bienheureuse Marie de La Noë
Ordre des Citeaux, située à La Bonneville-sur-Iton valant cent vingt florins et pourvue de quatre mille livres de revenus
(1754/1780)



L’abbaye de La Noé fut démantelée à la Révolution, qui dispersa les religieux. Il ne reste plus aujourd’hui qu’une portion de l’église, conservée dans le parc du château, et des granges monumentales, à La Bonneville, construites vers le XIIIe s. (M. de Villiers : Notice sur le Doyenné de Bayeux).



    





ABBATUM SYLLABUS

XXXI. N. BIODOS
DECAMUS BAJOCENSIS NOËNSEM OBTINUIT COMMENDAM
A REGE MENSE JUNIO 1754









Auteur :

Jean-Denis de Biaudos Castéja


Sources :

Archives familiales
Histoire Sommaire de la ville de Bayeux par Michel Béziers (1773)
Le régime de la Liberté et des Cultes dans le département du Calvados pendant la première Séparation, par Raoul Patry, Lib. Félix Alcan, (1921)


Notes :

(1)Marie-Anne-Thérèse, née et baptisée à Vic-Bigorre (Béarn), le 5 octobre 1762.Le parrain, abbé de l’abbaye royale de La Noé, doyen de l’église cathédrale de Bayeux et vicaire –général du même lieu, représenté par noble Augustin-Joseph de Lasalle de Harader. La marraine : très haute et très puissante dame de Biaudos de Castéja, veuve de très haut et très puissant seigneur Louis marquis de Prie, chevalier des ordres du roy, lieutenant-général de la province du Languedoc et gouverneur de Bourbon-Lancy, seigneur haut justicier de Themillon et autres lieux, parrain de Sa Majesté le Roy et cy devant ambassadeur auprès du roy de Sardaigne, représentée par dame Marie-Anne Daguerre de Harader. (Notons que la marraine, sa cousine Anne de Biaudos Castéja, avait épousé le marquis de Prie et de Plasnes.Ce marquisat se situait tout près de l’abbaye de La Noé, près d’Evreux)

(2) 1740. Magdeleine de Valier, fille légitime à noble Louis de Valier, et à dame Françoise de Biaudos, est née et a été baptisée le 22 février 1740. Parrain, noble Jean Jacques de Biaudos, vicaire général de Monseigneur l’archevêque de Rouen ; a tenu à sa place, noble Jean Jacques de Valier ; marraine, damoiselle Magdeleine de Valier, qui ont signé de ce requis.(Notons aussi que sa sœur cadette Anne de Vallier, entra elle-même en religion en 1759 « en présence de la reine qui m’a fait l’honneur de me donner le voile, et de Madame Infante duchesse de Parme »)

(3) Jean Jacques de Biaudos Castéja ne fut pas le premier de sa famille à servir la cathédrale de Rouen. Son cousin François Alexandre de Biaudos Castéja fut, en 1729, chanoine de la cathédrale primatiale de Rouen, après avoir été nommé le 10 décembre de la même année, clerc du diocèse de Liège d’un canonicat vacant par le décès de Robert Guéroult de Saint-Clair. (Il épousa par la suite Marie de Caroll, issue d’une noble famille irlandaise exilée à la cour de St-Germain-en-Laye). Nous trouvons aussi en 1748, Louis de Biaudos Castéja, pensionnaire au Séminaire Joyeuse, annexe du Collège de Rouen.

(4) Ces armoiries effacées à la Révolution, furent repeintes par la suite.