François Alexandre de Biaudos, vicomte de Castéja

Tué au Tuileries le 10 Août 1792

 

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François Alexandre, en uniforme du Royal-Comtois, peint par Garnier

 

 

 

Pierre François Alexandre René de BIAUDOS, dit le Vicomte de CASTEJA, est né à Saint-Germain-en-Laye le 24 septembre 1758, de François Alexandre, comte de Castéja, et de Marie de Caroll. Il fut tenu sur les fonds le lendemain par René François de Biaudos, marquis de Castéja, commandant de Mariembourg, chevalier de Saint-Louis, son oncle, et par Anne Catherine de Caroll, sa tante.

 

 

 

Il fut d’abord sous-lieutenant au régiment Royal-Comtois, infanterie, le 14 octobre 1774, puis lieutenant en second des grenadiers le 3 juin 1779, lieutenant en premier au Royal-Comtois en 1787, régiment dont son parent, le comte de Castéja, maréchal de camp depuis 1784, avait été colonel. Selon l’État Militaire de la France de 1789, Pierre François Alexandre René de BIAUDOS, dit le Vicomte de CASTEJA, était capitaine en second au régiment Royal-Comtois, 75e de l’Infanterie française, que le baron de Pont-Labbé commandait alors.

En 1791, lors de la création de la Garde constitutionnelle du Roi, M. de Pont-Labbé fut placée à la tête de l’infanterie de ce nouveau corps, et le vicomte de Castéja, qui avait suivi son dernier colonel, y servait en qualité de capitaine commandant, lorsque le 10 août 1792 il fut tué, l’un des premiers, à l’attaque des Tuileries, par une volée de mitraille, devant la grille voisine de la Porte du Palais-Royal, en face du pavillon de Flore. En voici le récit :

Au moment où le feu commença, les deux cents gentilshommes, que le danger du Roi et de sa famille avait rassemblés près de lui, se portèrent dans la salle des Gardes de la Reine, afin de délibérer sur ce qu’ils avaient à faire dans une circonstance aussi critique. La Reine ayant quitté le château, et le Roi n’étant plus là pour mourir avec eux, comme il s’y était solennellement engagé, devaient-ils mourir sans lui ? Il y avait déjà une demi-heure que le feu des cours durait, lorsqu’ils prirent la funeste résolution de se rendre auprès du Roi qui était allé à l’Assemblée Nationale. Ils rallièrent tous les Suisses qu’ils purent rencontrer  et quelques gardes nationaux et descendirent vers le jardin au nombre d’environ cinq cents personnes. Le passage était fermé par une grille, appelée  la grille de la Reine ; on voulut faire sauter la serrure, la serrure résista ; les plus forts se mirent à secouer un barreau et parvinrent à le briser. L’ouverture donnait passage à la troupe, mais un homme à la fois seulement. On était à trente pas des bataillons postés à la grille du Pont-Royal ce qui rendait cette sortie extrêmement dangereuse. Les deux premiers soldats Suisses qui la franchirent, furent tués avant d’avoir fait quatre pas, et le reste de la troupe fût obligé de passer sur leurs cadavres. Elle fût criblée de coups de canon et de coups de fusil qui partaient à la fois de tous les points ; mais comme les Suisses, par l’éclat de la couleur rouge de leur uniforme, attiraient principalement l’attention, il n’y eut que deux gentilshommes de tués, M. de Castéja et M. de Clermont d’Amboise, ci-devant Cordon bleu ; un autre fût blessé à la cuisse, ce fut M. de Vioménil, lieutenant-général.

 

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Physionotrace dessiné et gravé par Quenedey

 

 

Dans ses Souvenirs, Charles de Pougens raconte que le vicomte de Castéja faisait partie de ses amis de Saint-Germain-en-Laye qui venaient faire quelques séjours chez lui à Marly, et qu’il était tendrement attaché à une de ses amies qui mourut des suites de la vive douleur qu’elle éprouva de la perte de celui à qui qu’elle espérait unir un jour sa destinée. Les circonstances de ce touchant évènement sont romancées dans un épisode d’ Orfeuil et Juliette ou le Réveil des Illusions.