François César de Biaudos

Marquis de Castéja




portrait  blason

François César de Biaudos, marquis de Castéja
et ses armoiries, dont les émaux sont particuliers.



François César est né le 20 septembre 1670 et baptisé en l'église de Villers-Tournelle (Somme). Il était capitaine au régiment de Navarre en 1704 quand il fut blessé à la bataille d'Hochtet d'un coup de feu à travers le corps. Brigadier des armées du Roi, il obtint la lieutenance du Roi à Philippeville, près de Rosée, en 1722 puis fut lieutenant du roi et commandant de Maubeuge où il est décédé le 10 janvier 1738. Il était chevalier de Saint-Louis.

Il a épousé par contrat du 29 décembre 1702 Marie Anne Bervoët, fille du Haut Triumvir héréditaire de Flandres et premier conseiller pensionnaire des ville et châtellenie de Furnes. Il est dit seigneur de Castéja et est capitaine dans le régiment de Navarre.

Il était titré marquis de Castéja, comme cela apparait dans le contrat de mariage de son fils avec mademoiselle de Rosée (1732), ainsi que dans le testament fait par les époux le 4 janvier 1734 et de même que sur son acte de décès (1738) [on notera que le marquis (Jean-François) ne mourra qu'en 1740].



deces

Supplique de François César
pour obtenir une place à Saint-Cyr pour sa fille


deces

décès de François César
S Maubeuge 1689-1749 vue 1072/1291


deces

décès de Marie Anne Bervoët
S Versailles Notre-Dame 1744 vue 28/53
elle est morte deux mois avant le mariage d'Anne de Biaudos avec le marquis de Prie



Rappelons ce mot de Louis XIV à Fiacre de Castéja : « Vous êtes bien heureux, Monsieur de Castéja, vous avez à l'armée un fils dont tout le monde parle, et à la cour une fille charmante dont personne ne dit mot ! »

Parlons donc un peu de ce fils dont tout le monde parlait, Jean François-César de Biaudos Castéja (1671-1738), qui établira sa descendance dans le gouvernement des provinces wallonnes et flamandes. Comme son père Fiacre, il servit brillamment dans les États annexés, obtint la lieutenance de roi de Philippeville, devint lieutenant général et commandant de Maubeuge. Mais comme son père Fiacre, il cultivait une réelle propension à jouir du moment et l'assumait sans complexe.

On peut lire dans Lives of the most remarkable criminals le passage suivant dans le chapitre dédié à William Barton qui fut exécuté en 1721 :

Administrées par l'armée impériale, Bruxelles et sa banlieue partageaient une certaine quiétude, et nombre de personnes de qualité vinrent profiter des avantages naturels de cette situation. Parmi eux figurait M. de Castéja qui, à part une addiction excessive au jeu, était dans tous les sens du terme un parfait gentleman. Il avait épousé une dame issue d'une des meilleures familles des Flandres, qui lui donna un fils sur qui reposaient les plus grandes espérances.
La passion du comte pour le jeu avait tellement grevé leur fortune, qu'ils durent se résigner à vivre assez obscurément dans un village à trois lieues de Bruxelles. Ne pouvant plus continuer à assouvir cette passion, il s'était assagi et, par son comportement, il avait ainsi regagné de haute main l'estime générale des plus puissants seigneurs alentour qui ne manquaient pas de le saluer respectueusement en toute occasion. On vantait partout la grande prudence et la mesure de la comtesse, tandis que le jeune chevalier de Castéja n'était pas en reste pour ajouter aux éloges de la famille.
Il se trouva que François-César avait un demi-frère au service de l'empereur, qui, grâce à son seul mérite, se hissa à un grade important dans ses armées, et put acquérir une propriété considérable évaluée à plus de cent mille couronnes, propriété que ce frère lui a léguée à sa mort.
A la vue de cette manne inattendue, Castéja - et ce n'est hélas que trop fréquent ! - est retourné à ses vieux démons. Sa pauvre femme assista à tout, affligée et impuissante, redoutant le pire pour cet héritage, d'autant que l'ancienne fortune de son mari avait fondu entre les mains d'escrocs patentés. Consternée à l'idée que l'héritage du chevalier son fils (René-François) pourrait suivre le même chemin, elle intima au comte l'ordre de placer cette somme afin de constituer un pactole dont son fils pourrait disposer le jour venu.
Le comte jura ses grands dieux qu'il allait de ce pas placer une première somme. Quelques semaines plus tard, il reçut quarante mille couronnes. En accord avec sa femme il partit pour Bruxelles et, prétextant quelque placement fumeux, emporta avec lui la moitié de la somme. Mais il oublia en route la raison de ce périple et, à peine arrivé à Bruxelles, se rua vers le tripot d'un marquis célèbre, où en quelques heures à peine, il perdit jusqu'au dernier sou.
A son retour à la maison après cette disconvenue, on le trouva abattu et morose une petite semaine, le temps de se ressaisir et de mettre discrètement la main sur le reste de la somme avec la ferme intention de la rejouer. Sa pauvre femme, élabora alors une stratégie qui lui permettrait de sauver à la fois, et l'argent, et l'avenir de son fils.
Elle en fit part à son majordome qui immédiatement entra dans la combine et mit dans la confidence les trois serviteurs et le page de la comtesse, et alla quérir un dénommé Barton et son complice anglais, afin de les circonvenir pour qu'ils marchent dans son dessein moyennant une petite somme. Enfin la comtesse leur fournit des déguisements, se réservant un costume d'homme. Elle alla jusqu'à préparer les vestes destinées au comte et à ses serviteurs, et dont les manches leur seraient attachées dans le dos ! Et ainsi, alors qu'elle était embusquée dans les bois à la tête de sa petite troupe, le comte vint à passer et, incapable d'opposer une quelconque résistance, fut allégé de la totalité des vingt mille couronnes !
C'est ainsi qu'elle pût pourvoir à l'éducation de son fils. Son mari, traumatisé par une perte si cruelle pour sa famille, opéra un total et sincère changement de comportement.


Le sieur Barton, lui, se découvrit depuis, des talents certains pour la rapine.