Lou Tuc de Castéja

un fief disputé,
possession de la famille de Biaudos de 1523 à 1834





Vue aérienne
Vue aérienne du château et dépendances.



Le château de Casteja est une ancienne motte féodale, ou "tuc", possédant pont-levis, chapelle, écuries et souterrains aujourd'hui disparus, qui se situe à Mezos, dans les Landes.

Les premiers seigneurs de Castéja, qui en portaient le patronyme et étaient d'extraction chevaleresque, y demeurèrent jusqu'au seizième siècle. Ils possédaient de vastes territoires s'étendant de Mimizan aux confins du bassin d'Arcachon et alentour. Suzanne de Castéja, dame du Puy, mariée au Louvre en présence de François 1er, en 1534, au petit-fils du duc de Bourbon, lui transmit ses fiefs qui furent partagés entre ses héritiers. Si leur puissance allait des Landes à Bordeaux, leurs alliances suffiraient seules à le démontrer : des Ségur aux Montaigne, des Gramont aux Fronsac, des Lur d'Uza aux Bourbon, des Pommiers aux Montferrand, etc. Cette Maison abandonna peu à peu des territoires alors ingrats pour se fixer dans le Pays de Buch aux XVI-XVIIe siècles, puis à Pauillac et à Bordeaux où ses descendants s'illustrent désormais dans le négoce et la vinification de grands crus.

Castéja fut dès lors l'apanage d'une succession de familles alliées (Bourbon-Bazian, Gramont, Lalanne, Biaudos, Saint-Martin, d'Amou, Caule, Bachelier), qui n'en sont en fait qu'une seule et qui, par un jeu d'achats, d'échanges et d'alliances, en prirent le nom selon l'usage ou les circonstances.
Les Biaudos comptent de nombreuses parentés avec les Castéja et descendent de surcroît d'Éléonore de Castéja, dernière de sa branche en Mézos.

Ce n'est qu'en 1523 qu'émergent à Castéja les Biaudos, d'une famille d'extraction chevaleresque du sud des Landes, citée dès 1070. Ceux-ci acquérirent cette seigneurie sous le nom duquel on les connaît aujourd'hui, par échange avec leurs cousins Lalanne à la fin du siècle, échange complété par un achat de Guirons de Caule, beau-père de Jean de Biaudos. L'on trouve cependant en 1262 un Amat de Gayrosse, seigneur de la 4e partie de la motte de Castéja, dont la fille Marguerite épousa Oger de Biaudos.

Passe un siècle. Jeanne-Suzanne dite Justine de Biaudos, dame héritière de Castéja, épousa en 1696 un fermier général, Pierre Bachelier de Gentes (voir ici), venu de Reims, proche parent de Colbert. Le couple se partageait entre Castéja sur la côte atlantique, et l'hôtel de Saint-Martin d'Agès à Dax (siège de la Société de Borda, qui porte sur son fronton les armes Bachelier). C'est à Dax que sa cousine, désormais fameuse, Jeanne-Françoise de Biaudos-Castéja, Madame de La Lande, avait fait halte en 1722, lors de son voyage à Saint-Jean-de-Luz pour aller chercher l'Infante en vue de son mariage avec Louis XV.
Leur fils, Pierre-Jean héritait ainsi des biens de la seconde branche éteinte des Biaudos Castéja. Son fils, Pierre Bachelier de Castéja n'ayant pas eu d'enfant de mademoiselle Amanieu de Ruat, son épouse, Castéja passa à son frère Bertrand de Bachelier de Maupas. C'est la petite-fille de celui-ci, Caroline Le Quien de La Neufville, qui vendit le domaine en 1834 à la Compagnie de Colonisation et Exploitation des Landes qui projetait de construire un canal allant de Mimizan au bassin d'Arcachon. Sa mère en était l'unique bénéficiaire, du fait de sa double ascendance Bachelier. Par ce jeu des parentés, Castéja sera resté dans la même famille depuis le 13e siècle.
Le domaine comprenait alors maison de maître, logement des métayers et des cultivateurs, bâtiments d'exploitation (granges, écuries, étables, bergeries), 25 corps de métairies. Les terres dépendant de ce domaine étaient divisées en nature de labour, jardin, prairies, vignes, bois de pins, de chènes, marais, pacage landes et autres natures de fonds dont la contenance peut être portée à 2500 hectares répartis sur les communes de Mezos (canton de Mimizan, arrondissement de Mont-de-Marsan) et de St Julien et Lévignac (canton de Castets, arrondissement de Dax).

Trois ans plus tard, en 1837, et depuis peu marié à une Anglaise, Remy Léon de Biaudos marquis de Castéja, l'ultime descendant de la quatrième branche devenue aînée par l'extinction des trois autres (la troisième s'était fixée en Lorraine et en Picardie), revint au pays avec l'intention de racheter le domaine à la Compagnie des Landes. Il acquit d'abord près de trois cents hectares de prés salés dans le bassin d'Arcachon, à La Teste, à l'endroit même où vécut le petit-fils de Justine de Biaudos Castéja, Pierre de Bachelier, maire de Dax, qualifié de seigneur de Mimizan et de Castéja, époux d'Anne Amanieu de Ruat, la sœur du dernier Captal de Buch, baron d'Audenge, dont l'aïeul fut l'initiateur de la fixation des dunes au 18e siècle, par une plantation systématique de pins maritimes.
Le jeune marquis Remy Léon se sépara bien vite de ses prés salés et ne racheta pas Castéja qui, il est vrai, ne payait pas de mine : des fenêtres qui pendaient, disloquées, des fondations sapées par l'humidité, délitées. Tout jeune marié avec Miss Hunloke, fringant militaire dans la Garde royale, il demeurait éloigné de ses anciennes racines. Et le tourisme n'existait pas encore ! Mais sa race alors menacée d'extinction, lui sur qui reposaient tous les espoirs, probablement avait-il répondu à l'appel d'un nécessaire retour aux sources .

Les Amanieu de Ruat et les Bachelier de Castéja étaient actionnaires de la Compagnie d'exploitation et de colonisation des landes de Bordeaux. Les Bachelier, fermiers généraux, directeurs des Douanes et du Grenier à sel à Bordeaux, y employaient alors les frères Desbiey (de St-Julien-en-Born, bourg landais qui jouxte Castéja) qui seront à juste titre célébrés, comptant parmi les principaux précurseurs de l'ensemencent des Landes.
La descendance Desbiey rachètera le château de Castéja dans les années 1860. Les Desbiey descendaient eux-mêmes des Biaudos par les du Puy de Saubescure et les Lalanne.


Jean de Biaudos
Jean de Biaudos, fils de celui qui échangea Lalanne contre Castéja.
Il fit hommage au Roi de la maison noble de Castéja, mouvante du duché d'Albret, le 27 août 1646 dans sa Chambre des comptes de Navarre



Sortie
La motte de Castéja
(vue d'artiste pas Jean Denis de Biaudos)


Entrée
Le donjon (érasé) du château (Castéja fut pillé et saccagé par les protestants en 1639, les tours arasées et le donjon tronqué).
(à gauche l'escalier de justice ; à droite un appendice ajouté au XIXe)


Vue arrière  Vue arrière
Deux toqués du tuc, sur l'escalier de justice de leurs ancêtres (D. Barbier et JD. de Biaudos de Castéja)


Vue arrière
L'escalier de justice et une des tours ronde (érasée)
(partie restaurée)


orangerie  orangerie
Côté restauré


Dépendance
Partie en cours de restauration


Dépendance
La cour avec les bâtiments de ferme


Sortie
Eglise de Lévignac, célèbre pour ses nombreuses fresques.


Sortie
Détail d'une des fresque de l'église de Lévignac, représentant Castéja.


Sortie
Photo mettant la motte en évidence, prise lors des travaux de restauration.


Entrée
Le tuc de Castéja avant saccages de 1639.
(vue d'artiste par Jean-Denis de B. de C.)


Sortie
Plaque routière.


orangerie  orangerie
Eglise de Mezos (maquette) où furent baptisé nos ancêtres, notamment Fiacre.


orangerie
Intérieur de l'église de Mezos


orangerie  orangerie
Intention de prière pour Fiacre (8 octobre 2010) avec Jean-Denis de Biaudos de Castéja