Maison de Biaudos

"LES INCASABLES" (XIe - XVIe s.)



Salins-Guichetau

Sceau du roi Philippe



Il est de tradition, dans le pays de Lannes, que sous Philippe 1er, roi de France né en 1053, dans une guerre violente que se firent les seigneurs de Gramont et de Beaumont, ceux-ci s'en rapportèrent comme arbitre au seigneur de Biaudos, qui mit fin à leur différent par un traité dont il leur proposa les conditions et qui fut signé dans sa caverie de Biaudos.

Le cartulaire de Sorde donne en 1072 Fort-Loup-Brasc (Forti-Lupi) de Biaudos marié à Tota d'Orist, fille de Gaïus. Il était donateur de la moitié de la dîme de Lanusse à l'abbaye de Saint-Pierre d'Orist, prieuré de l'abbaye de Sorde. Témoins : Arnaud de Heugas, évêque, et Guilhem-Sanche, vicomte d'Orthe dit « le Malfarra ».

On cite en 1080 un Gui de Biaudos, chevalier croisé [ Abbé Devert, à Mézos et Arch. Biaudos.]

En 1165, le Livre Gothique de San Juan de La Pena indique que l'abbé Don Garcia donne à cens des maisons à Loup-Sanche (Lope-Sanz) de Biaudos [ Ducéré, Dict.Hist. rues de Bayonne.]

En 1210 vivait un Garcia-Gil de Biaudos, capitaine, que l'on retrouve en 1249 chevalier croisé à Damiette. Le Gui, également croisé en 1249 peut-être son frère.

On peut également citer Etienne (Esteven ou Stéphane) de Biaudos, successivement chapelain (1202), prêtre et chanoine (1233) de la cathédrale de Bayonne, témoin et fidéjusseur (1246). C'est à la même époque que la cour de Gosse siégeait à Biaudos [ Livre Noir de Dax]

On signale comme témoins et cautions en 1258, Adhémar et Arnauld de Biaudos, ce dernier chanoine de la cathédrale, qualifiés de Bourgeois de Bayonne, ce qui était un titre envié. [ Arch. Landes E.80 et Livre Noir de Bayonne (op.cit).]

En 1275, Bernard de Biaudos, est signalé comme frère prêcheur à Pau. [C.Douais, Les frères-prêcheurs en Gascogne aux 13e et 14e s., 1885, -130, 138.]

Ducéré nous informe qu'en 1293, « vaillant homme Garcie-Arnaud de Biaudos (Byaudos) », marin bayonnais naviguant pour la flotte anglo-gasconne, fut massacré « par décollation ou suspension » à l'île-de-Bâs Pen'March par les partisans normands [Ducéré, Histoire militaire de Bayonne, op.cit. et La Revue hebdomadaire, Une marine de guerre anglo-saxonne,Paris 1892, -142-148]

D'autres, partisans anglais, se signalent en 1313, accusés de violences et de rapines contre les sujets du sire d'Albret [Arch.B.Pyr.E.23, et Rôles Gascons, T.IV, 1467.]

Mais l'année suivante, Bertrand de Biaudos, frère prêcheur, est assigné le 22 juillet 1314 par le Chapitre Provincial d'Auvillar, et le 6 juillet 1315 par le Chapitre provincial de Saint-Emilion. [C.Douais, op.cit.]

Où l'on constate que certains des Biaudos s'allièrent aux Anglais, alors que d'autres les combattirent : ce qui fut le cas de Jean de Biaudos en 1339 (siège d'Agen) et 1342, et de son fils Georges de Biaudos après 1385 (combat de Saint-Forget) [Arch. Biaudos].

En 1316, dans une moindre mesure, un seigneur de Biaudos (dominus de Beaudos) soutient Arnaud-Guilhem de Cazaux, seigneur de Saint-Martin, dans un conflit entre les Bessabat et les Saint-Martin [Rôles Gascons, id]

En 1333, 1346 et 1348, quittances données à Aymar seigneur de Biaudos [Cyril Delmas-Marsalet, Centre Généal. Landes]

En 1379 Domeinhs (alias Domenge) I de Biaudos fonde un obit en la cathédrale de Bayonne.

Le XVe siècle naissant nous livre en 1400 Geronyme de Biaudos qui se marie avec Pierre de Berraute [Papiers Depart.]

André de Biaudos est écuyer en 1400 et 1413 [Papiers Départ., et Arch.Hist.Gironde 29 -137]

En 1448, Bertrand de Biaudos est seigneur de Minvielle et vend une terre à Oeyre-Gave (19).

En 1449 on cite Adhémar III de Biaudos, écuyer et archer en 1492, très probablement petit-fils d'Arnaud-Loup de Biaudos, dont la branche semble être montée en Lorraine dès 1490 : « Les gens d'Eglise, nobles et bourgeois des baronnies de Gosse et de Seignanx, s'engagent à ne pas quitter le parti anglais. Ils promettent à Charles II sire d'Albret, de rester sous l'obéissance du roi d'Angleterre et de résister par la force à toute autre suzeraineté. Cet acte était revêtu des sceaux : de Lubaton de Bessabat ; d'Adhémar, seigneur de Biaudos ; de Bertranon de Bassabat (indifféremment Bessabat ou Bassabat); de Jean de Bassabat, seigneur de Bertalongue ; de Bernard, seigneur de Hinx ; de Guilhem-Arnaud, seigneur du Bourg, de Joanet de Bessabat, seigneur du Tey ; de Jean, seigneur de Hureaux ; de Jean, seigneur de Lalanne. » [On retrouvera toutes ces familles en Lorraine sous la bannière de Robert de La Marche (ou La Marck) beau-frère de Louise d'Albret, arrière-petite-fille de Charles II d'Albret. Louise d'Albret était en outre la tante de Suzanne de Castéja du Puy, épouse de Gaston de Bourbon.]


charte

Engagement des gens de Gosse et de Seignanx envers le roi d'Angleterre


charte

Acte revêtu des sceaux, dont celui d'Adhémar III
(Arch.Mun.Bayonne, Titres relatifs aux fiefs du domaine d'Albret (Gosse), E169 - 1342-1456)





En 1496, 1501 et 1507, Bertrand IV de Biaudos, au moins petit-fils d'Arnaud-Loup au vu des dates, est signalé comme homme d'armes gascon de Robert II de La Marck, duc de Bouillon, seigneur de Sedan et de Floranges. Ils est accompagné de ses cousins d'Aspremont d'Orthe et Lalanne : « D'après une revue passée à Donchéry-sur-Meuse le 11 décembre 1501, on voit que Robert II de La Marck, seigneur de Sedan et de Floranges, duc de Bouillon, surnommé Le Grand Sanglier des Ardennes, avait dans sa compagnie de 30 lances : Johannot dit le Bâtard Gascon, lieutenant, Louis d'Orthe, Bertrand de Biaudos, Petit-Jean Le Gascon, Montferrand, Bertrand de Lalanne, Jehannot de Habas, Lyenard du Lyon, etc. tous ces Basques et Gascons, gens de guerre, Gascons en Lorraine « de partibus Vasconiae », qui participèrent avec les d'Aguerre aux guerres d'Italie. Gratien d'Aguerre fut nommé gouverneur de Nancy. Le vicomte d'Orthe dans les Landes était le beau frère du sire d'Albret. » (Revue de Béarn, Navarre et Lannes, Vol.4, 1896, pp. 137-141)
Il est le premier de la famille à faire irruption dans le nord de la France, deux siècles avant son arrière neveu (?) Jean, le premier marquis de Castéja, gouverneur de Toul. C'est avec son cousin Louis d'Orthe, dont la famille s'alliera plus tard, comme les Biaudos, aux Cherisey, Midot de Villers, et surtout aux Pas de Feuquières, qu'ils créèrent ces liens avec la Lorraine. Jean de Biaudos rachetera en 1685 au marquis de Feuquières la seigneurie de Tréveray et le gouvernement de Toul. La marquise de Feuquières était la fille du maréchal de Gramont, parent proche des d'Orthe et Biaudos. Et François de Feuquières-Rebenac, fils du marquis, nous ouvrit par son mariage, les portes des Souvré, Prie, Louvois, etc. Cousins germain de Madame Arnaud, les Feuquières se rapprochèrent des Duvergier de Hauranne à Bayonne, pères du Jansénisme).

En avril 1510, un obit est institué dans la cathédrale de Bayonne, en faveur de Domeinhs (alias Domenge) II de Biaudos, chanoine et prébendier.

charte

« Fondations, obits et services institués dans la cathédrale de Bayonne en faveur des chanoines et prébendiers,
dont Domeinhs II de Biaudos, chanoine et prébendier ».
(Arch. Depart. Pyr.Atlant., G55 XIII-1667)



Le 20 juillet 1597, Arnoul (Arnauld III) de Biaudos, peut-être petit-fils de Bertrand IV, est cité comme capitaine à Amiens : « Messire Antoine de Hallewin, chevalier, seigneur d'Esclebecq, gentilhomme de la chambre du roi et son chambellan, bailli d'Amiens, prend le gouvernement de la ville de Rue, le 20 juillet 1597. Il avait alors sous lui, en garnison à Rue, Antoine de Séricourt sieur d'Esclainvilliers, Baltazar Picquet sieur d'Esquinfort, Flour de Fertin sieur dudit lieu, Arnoul de Biaudos sieur dudit lieu, Jacques de Rune sieur de Beaucamp, et Pierre des Champs sieur de Crécy, Tous capitaines de cent hommes à pieds » (D.Cassiaux)


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