Jeanne-Françoise de Biaudos de
Castéja
Madame de La Lande
Sous gouvernante des enfants de France
nommée par Louis XIV en 1704 et par Louis XV en 1727
Portrait de Jeanne-Françoise de
Salomon de La lande
avec sa fille Françoise-Mélanie, future
marquise d’Arsy
Huile sur toile de 1710 signée Jacques Héllart
Vous
êtes bien heureux Monsieur de Castéja, vous avez à
l’armée un fils dont tout le monde parle, et à la cour une
fille charmante dont personne ne dit mot !
C’est ainsi que le roi Louis XIV
complimenta un jour Fiacre de Biaudos, comte de Castéja, brigadier des
armées du roi, lieutenant du roi à l’île de
Ré, reçu commandeur de l’Ordre de Saint-Louis en 1693,
d’une famille noble landaise. Le fils "dont tout le monde
parle" est François-César, comte de Castéja,
lieutenant du roi à Maubeuge et Philippeville en Wallonie. La
"fille charmante" est Jeanne-Françoise, jeune fille qui quitta
sa province pour faire sa vie à la Cour de Versailles, et qui fait
l’objet de cette notice.
Jeanne Françoise de Biaudos de Castéja,
fille de Fiacre de Biaudos, chevalier, seigneur de Castéja, alors
capitaine au régiment d’Auvergne, et de Jeanne Françoise de
Guillerme, fut baptisée dans l’église paroissiale de
Villers-Tournelles [1]
au diocèse d’Amiens, le 18 décembre 1672.
Fiacre de Biaudos de Castéja,
père de Jeanne-Françoise et
François-César
Bien
qu’elle eut dépassé l’âge d’admission,
mais sur recommandation de Louis XIV,
elle n’avait pas quatorze ans quand fit ses preuves le 8 novembre 1686
par devant le juge d’armes de France et fut reçue à Saint
Cyr [2]
, l’année de l’inauguration de cette maison
d’éducation, crée par Louis XIV pour Madame de Maintenon,
sa maîtresse, pour accueillir des jeunes filles nobles dont les
pères étaient morts au service du roi, ou ruinés. Jeanne
Françoise fut élevée dans cette institution qui dispensait
une éducation religieuse très stricte. Elle se fit remarquer par
Madame de Maintenon qui en fit sa secrétaire comme nous l’indique
le marquis de Sourches : Elle
[Jeanne-Françoise] étoit fille d’un ancien officier
d’infanterie nommé Castelja, qui étoit basque, et ayant
été élevée à Saint-Cyr, elle avoit
été la première que la marquise de Maintenon en eût
tirée pour l’avoir auprès d’elle. Cette place fut
par la suite très recherchée car elle permettait
d’être introduite à la Cour : Elle [Madame de Maintenon] dicte nombre de ses écrits à
une jeune fille qui la suit partout, même à Versailles, place
enviée qui procure une familiarité avec tout ce qu’il y a
de plus considérable à la cour. Elle aura dans cette place
Mademoiselle de Loubert, future supérieure, Mademoiselle de
Castéja, future Madame de Lalande [3] (…)
Comme elle le fit pour plusieurs autres
jeunes filles de Saint-Cyr, Madame de Maintenon organisa son mariage : ensuite elle l’avoit mariée
à la Lande, gentilhomme qui avoit été huguenot,
lorsqu’il étoit auprès du duc de la Force, et qui,
s’étant converti, étoit entré au service du duc du
Maine, dont il commandoit l’équipage pour le cerf ; il mourut
d’une chute à la chasse [4].
Le mariage de la secrétaire de
Madame de Maintenon avec Jacques Salomon de La Lande de Poulard, [5]
écuyer, gentilhomme commandant l’équipage de chasse de Son
Altesse Sérénissime le Duc du Maine [6],
fils d’un cornette de cavalerie, eut
lieu à Fontainebleau le 11 octobre 1696 [7],
avec entre autres témoins sa
cousine germaine, Marie-Anne-Pierre de Biaudos, seconde épouse depuis
1744 de Louis de Prie, marquis de Plasnes, dit marquis de Prie, qui fut parrain
du roi Louis XV et qui était cousin issu de germains des duchesses
d’Aumont, de la Ferté et de Ventadour, toutes trois filles de la
gouvernante des enfants de France,
Louise de Prie.
Salomon de Lalande – Biaudos de Castéja
|
Archives départementales de Seine et Marne,
registres paroissiaux de Fontainebleau, 1694-1697, vue 108 « Noble homme Jacques Salomon de Poullart,
seigneur de Poullart, gentilhomme ordinaire de Son Altesse
Sérénissime Monseigneur le Duc du Maine, commandant son
équipage de chasse, fils de défunt noble homme Pierre Salomon
de Poullart de Lalande, seigneur du dit lieu, et de dame Marie Anne
Martin, âgé de trente et un an ainsi qu’il nous a
déclaré par l’établissement de son
baptistère, d’une part, et noble demoiselle Françoise de
Biaudos de Casteja, fille de noble homme Fiacre de Biaudos de Casteja, escuyer,
seigneur de Casteja, major pour le Roi dans la ville de Furnes et Mademoiselle
Françoise de Guillerme son épouse, âgée de
vingt-trois ans et demi d’autre part ; après la publication d’un
de leurs bans de mariage faite au prône de la messe paroissiale de
Versailles leur paroisse sans qu’il ait paru aucune opposition ni
empêchement canonique ou civil ainsi qu’il nous est apparu par le
certificat de la publication des dit bans et avec la dispense des
deux autres accordée par Monseigneur l’archevêque de Paris
et le consentement des dits mariés devant nous donné par M. le
curé de Versailles et une copie collationnée de la procuration
et consentement au dit mariage donné par le dit seigneur de Biaudos de
Castéja père de la dite demoiselle épouse, toutes lesquelles
pièces sont demeurées entre nos mains, Comme aussi après
avoir été maintenant fiancés par permission de Monseigneur
l’archevêque de Sens se sont épousés en
présence de moy Supérieur de la Maison de la
Congrégation de la Mission de ce lieu de Fontainebleau et curé
du même lieu qui leur ay donné le bénédiction
nuptiale et de leurs amis ci après nommés scavoir de la part
dudit seigneur époux de Leurs Altesses Sérénissimes
Messeigneurs le Duc du Maine et le Comte de Toulouse et de la part de la dite
demoiselle épouse de très haute et très puissante dame
Madame Françoise d’Aubigné Marquise de Maintenon et de
très haut et très puissant seigneur Henry de Mornay Marquis de
Montchevreuil , et avec moi ont approuvé.» Détail des signatures Ont
signé : Louis-Auguste de
Bourbon, duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV et de
Madame de Montespan, au service duquel était le marié ; Louis Alexandre de Bourbon, alors
comte de Toulouse, fils légitimé de Louis XIV et de Madame de
Montespan ; Françoise
d’Aubigné, marquise de Maintenon, au service de laquelle
était la mariée ; Henry
de Mornay, marquis de Montchevreuil, gouverneur et capitaine du
château de Saint-Germain-en-Laye, gouverneur du duc de
Maine ; Jacques Salomon de Poulard, le marié ; Jeanne Françoise de Biaudos de
Castéja, la mariée ; Bonne de Pons, marquise d’Heudecourt, cousine de Madame de
Montespan et jadis maîtresse du Roi ; Anne Marie Françoise de Sainte-Hermine, elle aussi
mariée par Madame de Maintenon (à Louis de Mailly), dame
d’atours de la duchesse de Bourgogne ; Bonne de Mornay de Montchevreuil, épouse du comte de
Manneville ; un ou une d’Aubigné,
non identifé ; Nicolas de
Malezieu, précepteur du duc de Maine et protégé de
Madame de Maintenon. |
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Lalande était une métairie proche
de Clairac.
Le
domaine de Poulard, qui payait la
dîme à l’abbaye de Clairac, devint, en 1576, la
propriété des Salomon qui l’érigèrent en
fief. C’était un fief très étendu, composé de
nombreuses métairies, possédant une église, et dont
l’ensemble des constructions formaient un écart du bourg de
Saint-Brice. C’est « Haut
et puissant seigneur Louis, marquis de Gouy, colonel du régiment du
Gastinois, demeurant à Paris, au vieux Louvre, chez Mme la marquise de
Lalande, paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois[8] »
qui hérita du fief de Poulard qu’il vendit 56.000 livres à
Jean-Jacques Denis, dont le père avait géré les
propriétés des Salomon.
Les témoins du marié
Le duc du Maine et Le comte de Toulouse
Les témoins de la mariée
Madame de Maintenon et Le marquis de Montchevreuil
C’est à cette
époque, fin 1696, qu’arriva à Versailles
Marie-Adélaïde de Savoie, âgée de onze ans et promise
à Louis de Bourbon, duc de
Bourgogne fils aîné du
grand dauphin qu’elle épousera l’année suivante. On
prêtait à Madame de Maintenon, qui avait épousé
secrètement le roi en 1683, un pouvoir
"disproportionné". Elle en fit preuve cette fois encore en
choisissant les officiers de la maison de la nouvelle princesse. On y retrouva
ainsi une dizaine de femmes sélectionnées en raison de leurs
relations avec madame de Maintenon, parmi lesquelles la comtesse de Mailly dont
elle avait arrangé le mariage et qui fut dame d’atour de la
duchesse de Bourgogne, et Jeanne Françoise qui en fut femme de chambre[9].
A
l’occasion de son mariage, le roi la fit femme de chambre de Madame la
duchesse de Bourgogne [10]
et donna
Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne
en 1704
en habit de chasse au château de Fontainebleau
Par
Pierre Gobert – Musée du château de Versailles
Madame du Pérou,
supérieure de Saint-Cyr, fait l’éloge de la nouvelle
mariée : elle était du
nombre de nos Demoiselles et une fille fort aimable, très sage et
d’une humeur extrêmement douce, et la meilleure personne du
monde ; elle se fit fort estimer à la Cour, et du roi même,
par sa bonne conduite et sa modestie.
Madame de Maintenon, au service de
laquelle Jeanne-Françoise s’était trouvée pendant
quelques années, lui adressa cette lettre [11] : Vous voilà, ma chère enfant,
dans votre ménage; je prie le ciel de le bénir, et je l'espère fermement. Vivez dans
le fond de votre maison, fuyez le monde ; attachez-vous à plaire
à votre mari, et tâchez de ne plaire qu'à lui seul [12]. Offrez à Dieu vos enfants, avant et
après leur naissance ; édifiez ceux qui vous verront, voyez
en le moins que vous pourrez. Que Saint-Cir (sic) et ma maison soient pour vos
plus grands plaisirs. Aimez vos devoirs, si vous voulez les remplir. Soyez laborieuse;
nous sommes tous nés pour le travail et aucun des moments de notre vie
n'est à nous. Priez pour moi ; votre cœur est pur, vos
prières seront exaucées ; vous savez mieux que personne mes
imperfections et mes défauts. Je compte sur ce que je vous ai proposé,
pour demain. Si quelque chose vous en empêchait, il faut le mander
à Mademoiselle de Normanville [13].
Lorsque Madame de La Lande fut enceinte,
elle reçut ce mot de sa protectrice lui donnant un rendez-vous : Je parlais hier au soir à Monsieur de
Pontchartrain. Il me dit que vous allassiez le trouver, les premiers jours du
mois prochain ; mais, comme votre état ne vous le permettra pas, il
faut que Monsieur de La Lande y aille ; ce billet le présentera.
Je ne puis pas aller chez vous, vous ne
pouvez venir chez moi; cependant
vous voulez me voir et je veux que vous me voyiez. Je vous envoie donc ma
chambre [14]; je sais que vous vous y êtes
amusée. Puis après l’accouchement ce billet daté
de janvier 1698 : Je suis ravie, ma
chère enfant, de vous savoir accouchée heureusement, et
accouchée d’un garçon. Je vous l’avais bien dit
qu’on se faisait les maux plus grands qu’ils
n’étaient, et que la tendresse pour l’enfant en diminuait
une partie, et que l’amour pour le père donnait la force de
supporter l’autre. Remerciez Dieu de ses grâces : un mary
sage, un fils, de la santé, quels biens souhaiter après
cela ? Personne ne s’intéresse plus à vous que
moi ; vous mériterez toujours mon amitié ; vous
l’aurez toujours (…).
Françoise
d’Aubigné, marquise de Maintenon
Miniature
de Jaquotot, musée du Louvre
Les condoléances envoyées
à son ancienne secrétaire, vers le 28 septembre 1698, suite au
décès de ce premier enfant, furent une autre occasion
donnée à Madame de Maintenon d’écrire à
Jeanne Françoise : Je suis
très touchée de votre douleur, ma très chère. Je
l’ai toujours prévue, et crainte, n’ayant jamais eu bonne
idée de ce pauvre enfant. Donnez de bon cœur à Dieu les
prémices de votre famille ; c’est un ange, et selon toutes
les apparences, vous ne manquerez pas d’enfants. Quand vous vous porterez
bien, venez ici, vous y trouverez des distractions innocentes, qui charmeront
votre affliction. Je ne vous assure pas de mon amitié, il me semble que
vous n’en doutez pas, et vous avez raison.
Elle évoquera ce
décès en 1705 lors d’un entretien avec les demoiselles de
la classe bleue : Faites-vous
présentement, mes chers enfants, ce fonds de vertu, car vous en aurez
besoin au sortir d’ici pour toute la suite de votre vie. Mme de La Lande
m’écrivait l’autre jour qu’elle avait besoin de se
rappeler les instructions qu’on lui a données ici pour se soutenir
dans son affliction : elle vient de perdre son fils dans le temps
qu’elle commençait à en jouir, cat il avait deux ou trois
ans et était fort joli.
Madame de La Lande ne fut pas
mariée bien longtemps puisque son époux mourut six ou sept ans
plus tard d’une chute de cheval, à la chasse. Madame du
Pérou disait qu’elle était toujours demeurée veuve et dans l’estime du monde [15].
Au cours d’une
"instruction" aux demoiselles de la classe bleue (classe des
aînées de Saint Cyr), madame de Maintenon prend comme exemple pour
expliquer comment acquérir une bonne réputation celle dont le roi lui-même en a fait un
très grand éloge alors qu’elle est une simple demoiselle de Saint Cyr, qui a épousé un
gentilhomme qui n’était point riche, et elle n’est point
d’un rang assez distingué pour que le roi veuille bien parler
d’elle comme il fait. Et de nous expliquer qu’elle le doit
à son mérite et à sa bonne conduite. Nous apprenons ainsi
que ces quelques années de vie de couple ne furent pas très
heureuses pour Jeanne Françoise car
elle a mené une vie fort triste, ayant épousé un homme
d’une dévotion très sévère et
mélancolique (…) C’était un nouveau converti, il ne
voulait pas qu’elle prît les plaisirs les plus innocents, craignant
qu’il n’y eut du mal. Il était fort retiré et la
tenait très renfermée ; elle s’est accommodée
à tout cela, à tourner sa dévotion selon le goût de
son mari, ne sortant jamais d’une chambre deux fois grande comme les cellules
de vos maîtresses. Voilà comment elle a passé les quatre
premières années de son mariage. Ensuite son mari est devenu
malade, elle l’a servi sans le quitter, principalement depuis deux ans
qu’il est empiré, il y a quatre mois qu’elle ne s’est
couchée parce qu’il ne pouvait se passer d’elle ;
quelquefois il la renvoyait par de petites bizarreries dont les malades ne sont
point exempts, puis, si elle tournait la tête, il se plaignait
qu’elle l’abandonnait. Il fallait qu’elle fût toujours
là à l’entendre crier, à sentir une odeur à
faire crever (…) il ne
voulait pas, le pauvre homme, qu’on ouvrit un volet, craignant que cela
ne lui fit mal, ce qui pouvait bien être vrai. Voilà
l’état où était Madame de La Lande. Il n’est
pas, comme vous voyez, fort agréable, cependant elle ne s’en est
jamais plainte à personne, pas même à moi (…) Si
Madame de La Lande ne s’était pas bien conduite, qu’elle
n’eut été occupée qu’à se divertir,
qu’elle eut laissé là son mari, on ne parlerait pas
d’elle aussi avantageusement que l’on fait à présent.
Jeanne Françoise avait
été nommée intendante de Garde-Robe de Madame [16],
reine de Sardaigne, où le maréchal de la Mothe [17]
avait commandé. Elle était dans cette charge en 1699 quand
Pontchatrain adressa à d’Argenson ce courrier en date du 8
mars : (…) Madame de La Lande
a fait venir de Reims 208 aulnes d’estamines pour Madmae de
Maintenon ; les commis de la draperie ont retenu cette étoffe, et
veulent, à ce qu’elle mande, couper par pièces de 5 aulnes.
Donnez ordre, s’il vous plait, en recevant cette lettre, à ce que
les 208 aulnes soient rendues à Madame de La Lande, ou à celui
qui aura charge d’elle, en l’état auquel elles ont
été apportées de Reims. Lorsque cela sera exécuté,
faites le moi savoir.
En cette même année 1699 le
Roi confirma les lettres de noblesse accordées par Sa Majesté à sieur Jacques Salomon, sieur de
Poulart, enregistrées au greffe de la Cour, en vertue de
l’arrêt d’icelle du 3 novembre[18].
Portrait présumé [19] de Jeanne-Françoise avec deux de ses filles.
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A l’approche de la naissance du
premier enfant [20]
de Louis de France, fils du grand dauphin,
"Madame de La Lande", comme l’appellent les
mémorialistes du temps, fut nommée par Louis XIV sous-gouvernante
des enfants de France le 25 mars 1704, pour seconder la maréchale de la
Mothe et la duchesse de Ventadour, sa fille : Le roi a choisi pour sous-gouvernante madame de la Lande, qui a
été nourrie à Saint-Cyr et pour qui madame de Maintenon a
toujours eu beaucoup d’amitié [21].
Le marquis de Sourches se fit également l’écho de
l’événement : L’après-dînée,
on sut que la maréchale de la Mothe avoit été
nommée gouvernante des enfants du duc de Bourgogne, avec la duchesse de
Ventadour, sa fille, en survivance, la veuve de la Lande pour sous-gouvernante,
et la veuve d’Hoquincant pour première femme de chambre [22].
Dès cet instant, Madame de
Ainsi, le 15 avril 1705, elle fut de
ceux qui accompagnèrent, de Versailles à Saint-Denis, le corps du
jeune duc de Bretagne, arrière petit-fils du roi et roi lui-même
s’il avait vécu : C’est
M. le Duc, comme prince du sang, qui mènera le corps de monseigneur le
duc de Bretagne à Saint-Denis. Il y aura avec lui, dans le carrosse, M.
le cardinal de Coislin comme grand aumônier, le duc de Tresmes comme duc,
madame de Ventadour comme gouvernante, madame de Lalande,
sous-gouvernante, et le curé de Versailles (…), dans un carrosse
du roi qui ne sera point drapé ; le cercueil du prince au milieu, et le
cardinal de Coislin portant le cœur dans sa main [23].
Louis XV enfant, tel que l’a côtoyé
Madame de La Lande
Dans l’Etat de
Les Enfants de France sont cette
année là, le second duc de Bretagne, né en 1707 et le duc
d’Anjou (futur Louis XV), né en 1710. Le duc de Bretagne mourra au
cours de cette même année 1712, de la même maladie que ses
parents et peu après eux.
Le duc d’Anjou, qui l’avait
également contracté, fut sauvé par sa gouvernante qui
l’arracha aux médecins. A deux ans, le futur Louis XV,
dernier descendant direct de Louis XIV, devient le nouveau dauphin et
l’enfant de France unique confié aux bons soins de Mesdames de
Ventadour et de
Pompe funèbre du dauphin et de la
dauphine, morts en 1712
(Le carrosse de la duchesse de Ventadour est marqué
d’une croix)
Lettre adressée à d’Hozier
le 28 mars 1712 concernant l’entrée de sa nièce à
Saint-Cyr. L’annotation en marge dit ceci : C’est que c’est moi qui suis cause de son
établissement et de sa fortune l’ayant fait entrer à Saint
Cir le 8 de novembre de 1686 sur la parole d’honneur que me donna sa
mère de me fournir dans le terme de deux mois ses titres de sa noblesse
qu’il fallait renvoyer chercher en Gascogne et la dessus elle fut
reçue avant l’échéance de ses 14 ans car elle
était née le 18 de
de l’an 1672 et c’était alors le terme de
l’âge jusqu’auquel on recevait les Demoiselles de Saint Cir,
et sa mère me tint exactement sa parole.
La fonction de sous-gouvernante
était très exigeante : chacune d’elles servait tous
les deux jours, de neuf heures du matin jusqu’à huit heures du
soir, moment où elle se retirait pour dormir dans la chambre des petits
princes. Hors service les sous-gouvernantes bénéficiaient
d’appartements commodes, sinon prestigieux, dans le château. Madame
de
Ainsi, le 8 mars 1714, Louis XIV donna à
madame de Caylus le logement qu’avoit madame de Miossens au Luxembourg et
celui que madame de Caylus avoit, à madame de la Lande, sous-gouvernante
de monseigneur le Dauphin [24].
De gauche à droite : Madame de Ventadour tenant
en laisse le duc d’Anjou (plus tard Louis XV),
Louis le
grand dauphin (héritier du trône), le roi Louis XIV et le duc de
Bourgogne.
-Base
Joconde-
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En février 1715, le roi Louis XV
participe à sa première cérémonie, la
réception d’un ambassadeur de Perse à Versailles. À 5
ans, on le jugeait bel enfant, doué d'une intelligence vive et d'une
bonne mémoire, gai et farceur. Il était particulièrement
attiré par l'histoire et la géographie. Le matin, Marie-Madeleine
Mercier, sa nourrice, l’habille, lui remet son grand cordon bleu et son
chapeau et l’installe dans la chaise à porteur sur les genoux de
Madame de Ventadour. Elle gagne ensuite les toits où se sont
pressés les commensaux avides d’assister à
l’arrivée du cortège. La
suite, Marie-Madeleine l’apprend par les gouvernantes, Mesdames de
Ventadour, de
Réception de l’ambassadeur
de Perse par Louis XV, à laquelle assiste Jeanne-Françoise qui y
figure
-Base Joconde-
Le 6 mars 1715, peu de temps avant la
mort du roi Louis XIV, eut lieu le mariage de sa fille
Françoise-Mélanie de Salomon de
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Acte de mariage de
Françoise-Mélanie de la Lande et Michel-Jean de Gouy
d’Arsy sur lequel on retrouve les signatures des
parents et grand parents du marié, de la mère de la mariée, et
des témoins : la
duchesse de la Ferté [27], Marie Joseph duc d’Hostun [28], le prince d’Espinoy [29] et Berthelot de Pléneuf [30] L'an mil sept cent quinze, le sixième jour du
mois de mars, un ban publié en cette église et dans celle d'Arsy,
diocèse de Beauvais, sans opposition, S.E Mgr le cardinal de Noailles,
archevêque de Paris, ayant accordé dispense de deux bans et du
temps de caresme, en date du deuxième du présent mois,
Monseigneur l'évêque de Beauvais pareille dispense en date du premier
jour du dit mois, les fiançailles célébrées la
veille, ont été mariés et reçu la
bénédiction nuptiale de nous soussigné père
supérieur de la maison de la congrégation de mission et
curé de Versailles, haut et puissant seigneur messire Michel Jean de
Gouy, chevalier, marquis d'Arsy, seigneur de Troussancourt et autres lieux,
maréchal de camp de cavalerie, fils de haut et puissant seigneur
messire François de Gouy, comte d'Arsy, seigneur de Francastel,
Manicourt et autres lieux et de haute et puissante dame Elisabeth Doranges
Desroches son épouse, de la paroisse d'Arsy et demoiselle
Françoise Mélanie de Salomon de |
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Dangeau parle encore du mariage de
mademoiselle de La Lande aux dates du 31 mars et du 5 avril disant qu’il s’étoit
trouvé quelques difficultés au mariage de mademoiselle de la
Lande sur le bien du mari qu’on ne croyait pas assez assuré, mais
les difficultés sont finies et le bien est sûr ; ainsi la noce se
fera cette semaine chez madame de Ventadour [31]
(31 mars 1715) puis que Mademoiselle de la Lande fut fiancée
dans la chapelle à six heures du soir ; monseigneur le Dauphin y voulut
être. Elle fut mariée après minuit, et la noce se fait chez
madame de Ventadour (5 avril 1715) [32].
Ces propos ne sont compréhensibles que s’il s’agit du
mariage d’une autre mademoiselle de La Lande, à savoir une des
sœurs de Françoise-Mélanie.
Après
la messe de requiem donnée le 4 septembre 1715 pour le repos de
l’âme du Roi-Soleil, la
Cour se déplaça à Paris. Le Parlement de Paris tenant un
rôle plus important et le régent habitant au Palais Royal, tout
désignait alors les Tuileries comme résidence royale. La cour
quitta donc Versailles pour le château des Tuileries où elle resta
jusqu’à son retour à Versailles, le 15 juin 1722. Le palais
fut ensuite occupé par des courtisans auquel le roi octroyait des
logements de faveur.
Le 20
février 1717, le Roi étant
sur le point de sortir de la tutelle de dames qui étaient
préposées aux soins de la personne de Sa Majesté, M. le
Régent régla avec madame la duchesse de Ventadour la pension de
madame de La Lande qui fut gratifiée d’une pension annuelle de
six milles livres, avec quinze cents livres pour son logement [33].
Le jeune
Louis XV continua de manifester son attachement à madame de la Lande et
à sa fille : Le roi et madame la
duchesse de Berry tinrent sur les fonts la fille de madame de Mouchy, et
ensuite S. M. et madame la duchesse du Maine tinrent sur les fonts le fils de
madame d’Arcy. Madame d’Arcy est fille de madame de
Le palais des Tuileries
On sait que le marquis de Gouy (Louis),
petit fils de Jeanne-Françoise, était logé gratuitement au Louvre et que son épouse,
Anne-Yvonne-Marguerite-Esther de Rivié, dame de Madame [35],
partageait un logement avec Madame de La Lande qui avait l’habitude
d’y rester quand elle venait à Paris.
Cette mademoiselle de Rivié
était la petite fille du Comte de La Rivière, grand-croix de
l’ordre de Saint-Louis, lieutenant général, capitaine des
mousquetaires noirs en 1754 lorsque le 4 mai, accompagné du marquis de
La Rivière et du marquis de Lusignan, ses gendres, il fit ses révérences à Sa
Majesté, à l’occasion de la mort de la comtesse de La
Rivière, née Barberin de Reignac. Le marquis de La
Rivière, qui lèguera son immense fortune à son petit-fils
le célèbre La Fayette, était alors commandant des
mousquetaires gris, logeait au château (appartement GC 36 du Grand
Commun), ainsi que son épouse et cousine, qui avait été ajoutée le 17 juin 1747, au nombre
des dames accompagnant Mesdames de France (appartement AN 67 du Galetas du
gros pavillon). Il est très vraisemblable de penser que Madame de La
Lande fréquentait ces parents de la puissante famille d’Argenson.
Pour en revenir à
l’appartement du Louvre, il se trouvait dans le logement de plus de trente pièces toutes
élégamment distribuées, plus élégamment
meublées avec des boiseries, des peintures, des glaces, des bains,
qu’occupait au temps de sa splendeur la reine Marie de Médicis. Il
devait s’agir de plusieurs pièces sur deux étages. Jeanne
Françoise en occupait la partie la plus élevée, la dame de
Gouy, qui venait à
A
l’âge de sept ans, le roi est pris en charge par le maréchal
de Villeroy. La séparation avec ses gouvernantes est très douloureuse,
pour lui comme pour elles : Lundi 15 février 1717. - Le roi fut assez gai
le matin en se levant ; mais quand M. le duc d'Orléans fut arrivé
chez lui et que madame de Ventadour lui dit qu'elle remettait le
précieux dépôt qui lui avait été
confié et baisa la main au roi en prenant congé de lui, il se
jeta à son col et l'embrassa tendrement en fondant en larmes. Madame de
Ventadour lui dit : Mais Sire, il faut écouter la raison. - Ah, maman
! lui dit-il, je ne reconnais plus de raison quand il faut
m'éloigner et me séparer de vous. M. le duc d'Orléans
donna de grandes louanges à madame de Ventadour, la remercia de tous les
soins qu'elle avait pris du roi, et puis il remit le roi entre les mains de M.
le maréchal de Villeroy, son gouverneur. Le roi ne voulut point
dîner et fut fort triste toute la journée. On a fait à
madame de Ventadour un présent magnifique de pierreries que le roi avait
eues de la succession de monseigneur le dauphin, son grand-père, et on
estime ce présent 60,000 écus. (Journal de Dangeau). On a du mal
à imaginer que la sous gouvernante ne fut pas associée à
ces adieux et aux marques de reconnaissance associées
Seulement deux événements
marquèrent cette période passée aux Tuileries : la visite
du tsar au printemps 1717 et la
réception en l’honneur de l’infante d’Espagne le 10
mars 1722.
Rencontre de Louis XV et de sa fiancée,
l’infante d’Espagne
En 1719, Jeanne Françoise a la tristesse
de voir mourir sa bienfaitrice, madame de Maintenon.
En 1721, Jeanne Françoise
participa au projet du double mariage entre
Jeanne-Françoise
fit encore le voyage retour de Dax à Paris avec l'Infante d'Espagne
en vue du mariage de celle-ci avec Louis XV [38].
Le curé de
Louis XV et
l’infante d’Espagne
-Base Joconde-
Jeanne-Françoise participa aussi au projet de mariage de Mademoiselle de Beaujolais, cinquième fille du duc d'Orléans, Régent de France, qu'on a fait mourir de chagrin en 1734, fiancée par contrat du 26 novembre 1728 à Don Carlos, troisième fils du roi d'Espagne. Mademoiselle de Beaujolais était la plus raisonnable et la plus régulière de la famille ; on prétendait qu'elle aimait passionnément et constamment un Infant d'Espagne, et je ne sais comment elle aurait conservé cette passion-là, car elle avait la tête tournée pour le Duc de Richelieu, à qui elle écrivait des choses qui brûlaient le papier. Mademoiselle de Beaujolais était jolie, spirituelle et bienveillante, et malgré son tour d'esprit romanesque et ce que M. son père appelait des enfantillages, tout le monde a regretté cette jeune Princesse (Souvenirs de Madame de Créquy, tome II, chapitre 1). En effet, sa cousine germaine, Marguerite de Biaudos Castéja, Vicomtesse d'Aspremont d'Orthe, était la belle-fille du Chambellan du duc d'Orléans, Henri d'Aspremont, Vicomte d'Orthe. De plus sa tante Laurence de Biaudos (1698), née Suhigaray, était aussi la fille d'un Chambellan du duc d'Orléans.
Le 14 août 1727 naquirent les
jumelles Louise Elisabeth, dite
Madame Première et Anne Henriette, dite Madame Seconde. Elles
furent élevées avec leur frère le dauphin dans
l’aile des princes, au château de Versailles. Madame de Ventadour
devient à nouveau gouvernante des enfants de France avec Madame de La
Lande et Madame de Villefort comme sous-gouvernantes. En 1729, alors que la
dauphin était né, et qu’un quatrième enfant
était attendu, une troisième sous gouvernante fut
nommée : Madame du Muy.
Madame Première et Madame Seconde
La reine mettra au monde dix enfants de France, la dernière
étant née en juillet 1737. Trois moururent en bas âge.
Madame de Ventadour étant fort âgée (73 ans), le roi lui
adjoint sa petite fille, la duchesse de Tallard [39],
qui deviendra gouvernante en exercice en 1735. |
Le dauphin Louis et Madame Quatrième
(Adélaïde) |
La fonction de sous-gouvernante
était très exigeante. Chacune servait tous les deux jours de neuf
heures du matin à huit heures du soir, moment où elle se retirait
pour dormir dans la chambre des petits princes. Hors service, les
sous-gouvernantes bénéficiaient d’appartements commodes,
sinon prestigieux, dans le château.
Comme nous l’apprend William R.
Newton [40],
depuis une date antérieure à 1736 et jusque vers 1740, Madame de
La Lande habitait un logement dans l’attique au nord, au dessus du grand appartement du roi. Il
était composé de deux appartements (CC61 et CC62) qui furent pour
la première fois réunis pour elle. S’y
succédèrent ensuite le maréchal de Coigny, Madame de
Châteauroux puis Madame de Pompadour en 1745, et enfin les Noailles (qui
y adjoignirent un 3ème appartement). Le premier appartement,
de 5 pièces dont 3 avec cheminée, avait été celui
de Mademoiselle du Maine. Le second, était de 5 pièces dont 2
à cheminée et 2 entresols dont 1 à cheminée.
Elle déménagea ensuite
dans l’aile des princes,
reprenant l’appartement de Madame de Clermont d’O situé dans
l’attique de l’aile du midi, qu’elle conserva
jusqu’à sa mort. Cet appartement (AP98), composé de 5
pièces dont 4 avec cheminée et 5 entresols dont 2 à
cheminée, passa ensuite aux Sinety [41].
Appartements
CC61 et CC62 occupés par Madame de Lalande pendant plus de 4 ans
Principales pièces de l’appartement de
Madame de la Lande,
restaurées et meublées comme du temps de
leur occupation
par Madame de Pompadour
(http://www.madamedepompadour.com)
appartement de Mme de La Lande dans l'aile des princes (O/1/1771, dossier 3, n°59)
-cliquer sur l'image pour l'agrandir ou voir ici-
En 1738, le couple royal se
sépare de ses filles cadettes. Les quatre plus jeunes princesses sont
conduites à l’abbaye de Fontevraud sous la responsabilité
de Jeanne-Françoise : Le
voyage fut une véritable expédition qui égrena lentement,
à travers les plaines de la Beauce, un lourd cortège de neuf
voitures et vingt fourgons, encadré d’un détachement des
Gardes du Corps. Il dura treize jours, que Madame Septième passa assise
sur les genoux de sa première femme de chambre, munie d’un hochet
de vermeil. Dans le même carrosse se trouvaient ses trois sœurs, Mme de La Lande qui avait reçu
la responsabilité du voyage, et deux autres femmes de chambre[42].
Le passage de Mesdames, avec leur suite de cent vingt personnes et deux cents
chevaux, provoquait quelque dérangement : la population devait
fournir draps et matelas, les auberges étaient
réquisitionnées, les milices bourgeoises mises sur pied de guerre
(…)
Le
28 juin, le cortège quitta Saumur pour l’étape finale,
Fontevraud, où les petites princesses, acclamées par la
population, firent leur entrée au milieu d’une haie
d’honneur formée par la maréchaussée de la province.
Dans la cour de l’abbaye, Mme de La Lande les remit à la
garde de l’abbesse, Madame de Rochechouart[43].
En leur honneur, on donna une fête avec un dîner de plus de deux
cents couverts, présidé par l’abbesse, suivi, le soir par
des illuminations et un feu d’artifice. Le lendemain, Madame de La Lande
repartait sans délai rendre compte au roi de sa mission [44].
En 1740 le marquis de Castéja,
son cousin germain, décède à Toul dont il était
gouverneur : Jean-François, maréchal des camps et chevalier
de Saint-Louis, avait
été colonel d’un régiment de son nom en 1702.
Le 3 janvier 1744, le Roi va à
l’opéra avec Mesdames. Bien qu’elle ne fût pas de
semaine, Madame de la Lande fut conviée. Le duc de Luynes précise
dans une note : Ordinairement il
n’y a qu’une sous gouvernante de semaine chez Mesdames, et
c’était Mme de Villefort qui était de semaine : mais
le Roi voulut que Mme de la Lande y fût ; il la connait dès
son enfance, et ce fut une espèce de plaisanterie pour la mener à
l’opéra.
Le 30 janvier le Roi alla à la
chasse à Saint-Germain : c’est le lieu où il court le
plus ordinairement pendant l’hiver. Mesdames furent à la chasse du
Roi ; elles allèrent, avant
que de partir, entendre la messe habit de chasse à la petite chapelle de
Saint-Louis ; elles avaient deux calèches, une pour elles avec Mmes
de Tallard et de Châteauroux, dans l’autre Mme de la Lande,
l’une des sous-gouvernantes, Mmes de l’Hôpital et
d’Andlau, et Mme de Sourches.
Le duc de Luynes, à la date du
dimanche 3 mai, à Versailles, écrit : Mme de Muy, sous gouvernante de Mesdames, s’est retirée,
il y a longtemps, conservant les mêmes appointements. Elles
étaient trois sous gouvernantes : Mme de Muy, Mme de Villefort et
Mme de la Lande. Mme de Villefort, qui a soixante-seize ans, quoiqu’elle
ne les paraisse pas, obtint l’agrément du Roi, il y a quelques
jours, pour se retirer ; le Roi la traite de même que Mme de Muy. Il
ne reste plus actuellement que Mme de la Lande, et l’on croit
qu’elle se retirera bientôt. Le Roi a jugé à propose
de donner à Mesdames deux dames de plus, et il a voulu qu’elles
fussent titrées. Le Roi, en travaillant hier avec M. de Maurepas donna
ces places à Mme la duchesse de Beauvilliers et à Mme la duchesse
de Brissac.
Durant l’été 1744,
elle retrouve avec bonheur sa cousine germaine Marie-Anne de Biaudos de
Castéja qui vient s’installer au château de Versailles dans
un "trois pièces avec cheminée", situé dans
l’aile gauche des Ministres [45].
Elle vient en effet d’épouser, le 10 juin, le marquis de Prie,
veuf de Jeanne Agnès Berthelot de Pléneuf, qui avait
été la maîtresse du duc de Bourbon [46]
et, pendant quelques années, la femme la plus puissante à la cour
de Louis XV. Jeanne Françoise a été un des témoins
de la mariée à ce mariage célébré à
Notre Dame de Versailles. L’autre témoin étant le
frère de la mariée, Charles Louis, alors ambassadeur du roi en
Suède.
La
première marquise de Prie, née Berthelot de Pléneuf
Charles
Louis de Biaudos, ambassadeur en Suède
Signatures de Charles Louis de Biaudos, comte de
Castéja, maréchal des camps, gouverneur de Toul, ambassadeur du
roi en Suède, frère de la mariée,
et de Madame de La Lande, sa cousine germaine tous deux
témoins au mariage d’Anne (M, Notre Dame de Versailles, 1744, vue
23/42)
Billet de rente
En 1749, quand son petit fils Louis,
marquis de Gouy, se fut marié, sa jeune épouse Anne Yvonnette Marguerite d’Esther de
la Rivière de Saint George de Vérac, marquise de Gouye [sic, pour
de Gouy], devenue dame pour
accompagner Mesdames se vit attribuer un logement dans l’ancien
hôtel de la surintendance, dans les combles au dessus du second
étage (S34) [47],
qu’elle quitta plusieurs mois après mois pour une
chambre et garde robe dans les toits, très vilaine et fumante, connue
vulgairement sous le nom du trou de Mme de Gouye [de Gouy] parce qu’elle
l’occupa longtemps, (AN72) située dans le galetas au dessus de
l’attique du gros pavillon avant de prendre possession en 1753 [48]
d’un logement fort petit dans
l’Aile des Princes, sur la rue de la Surintendance (AP56) qu’elle conserva jusqu’en
1760, date à laquelle elle a quitté sa place [49]
et cessé de paraître à la Cour. Durant cette
période, où son service auprès de Madame la retenait le
plus souvent, elle n’avait d’autre
table matin et soir que celle de Madame de La Lande, [mère de] sa belle
mère, qui l‘aimait tendrement.
Contrat de mariage Gouy-Rivié
: Signatures de leur
Majestés, de Monseigneur le Dauphin et Madame la Dauphine, de Madame
Infante, de Mesdames de France et des Princes et Princesses du sang, à
Versailles au château du Louvres, à savoir de Louis XV, Marie
Leszcyńska, le dauphin Louis, sa femme Marie Josèphe de Saxe, les
aînées Elisabeth et Henriette (jumelles), Madame
Adélaïde, Madame Victoire, Louise Henriette de Bourbon (duchesse
d’Orléans), Louis de Bourbon (comte de Clermont), Louise Anne
de Bourbon (Mademoiselle de Charolais), Alexandrine de Bourbon (Mademoiselle de
Gex) et Louise Adélaïde de Bourbon (Mademoiselle de La Roche sur
Yon)
Contrat de mariage Gouy-Rivié
: Signatures des seigneur et dame
futurs épous, et les seigneurs et dames leurs parents et amis, à
Paris en la demeure de la ditte Dame future épouse. On remarquera en
bonne place la signature de François Potier, 3ème duc
de Gesvres, gouverneur de Paris et les signatures de Madame de la Lande (Casteja de Lalande), du couple Prie (Le
chev de Prye + Casteja marquise de
Prye)
Madame de La Lande, qui avait eu la
douleur de perdre sa fille le 10 février 1726, avait aussi comme proche
voisin, son gendre, Michel Jean de Gouy, marquis d’Arsy, gentilhomme de
la manche du roi, alors écuyer en
quartier de la dauphine, logé au Grand Commun dans un appartement
(48A à droite) comprenant 2 pièces dont 1 à
cheminée au premier étage à droite et 2 entresols dont 1
avec cheminée. Après deux ans de veuvage, il s’était
remarié à une
Tarteron de Montiers.
Le Grand Commun [50]
Quand ce gendre vint à mourir,
probablement en 1746, elle adressa au roi cette demande : La dame de Lalande supplie de roi de
conserver à sieur Gouy [Louis], son petit fils, quelques grâces
sur les
C’est cette même
année 1746 que, la longue éducation des enfants de Louis XV
touchant à sa fin, la chambre des filles fut supprimée. On
décida qu’une Maison serait établie pour servir les deux
princesses, connues dès lors comme Mesdames les Aînées. [51]
La maréchale de Duras [Marguerite-Félice de
Lévis-Ventadour, sœur de Louis-Charles, mariée en 1668
à Jacques-Henri 1er de Durfort-Duras, J. de Cauna, op. cit.,
II, 86] fut nommée dame d’honneur et Jeanne Françoise fut
chargée de remplir les devoirs d’une dame d’atour, quoique
avec le titre plus modeste d’intendante
de la garde-Robe et d’atour [52].
Les deux jeunes princesses réintégrèrent
l’appartement de leur enfance au château de Versailles. Lorsque
Madame Victoire revint de Fontevrault en 1748, on lui attribua une chambre
à l’extrémité de cet appartement et une sous
gouvernante sans titre, Mademoiselle de Charleval.
L’année suivante, Madame de
La Lande se retira et Madame d’Estradès reçut le titre de
dame d’atour au service des trois sœurs. Ceci est rapporté
par le duc de Luynes dans ses mémoires, à la date du dimanche 12
janvier 1749 [53] :
Le roi dit hier à Madame que Madame
de la Lande désirait de se retirer ; qu’il avait nommé
Madame d’Estrades pour être leur dame d’atours, et
qu’il donnait la place de Madame d’Estrades auprès
d’elle à celle qu’épouserait Monsieur de Gouy,
[petit-]fils de Monsieur d’Arcis, homme de condition de Picardie, qui
avait épousé une fille de Madame de la Lande. On trouve un
autre récit sensiblement différent du départ de Madame de
La Lande [54] :
La place que convoitait sa parente
[Madame d’Estrades] était occupée par Madame de la Lande,
qui avait été autrefois sous-gouvernante du Roi et du Dauphin.
Cette vieille dame avait vu naitre toute la famille royale et lui portait le
plus tendre attachement ; elle tenait beaucoup à ses fonctions et
pour rien au monde elle ne les eut abandonnées ; il fallait cependant
qu’elle le fit, car madame d’Estrades voulait la remplacer. Il y
eut donc conciliabule à ce sujet chez madame de Pompadour, et l’on
discuta les moyens de réussir ; tout le monde connaissait le
respect profond qu’inspiraient à madame de la Lande les
volontés du Roi. Ce fut donc par là qu’on résolut de
la prendre, et le baron de Montmorency, qui était du complot se chargea
de la faire céder. Il alla trouver cette dame, se présenta comme
envoyé près d’elle par le Roi, en ajoutant que prince
désirait qu’elle cédât sa place à madame
d’Estrades, et finit en lui mettant sous les yeux un tableau effrayant
des inconvénients que son refus pourrait avoir pour sa famille. La
pauvre vieille femme, touchée du désir de plaire à son
Roi, céda.
Ceci fut l’occasion d’un
incident entre Madame de Pompadour et Monsieur de Maurepas, incident qui fut
celui de trop et qui mena le ministre à sa disgrâce
signifiée le 25 avril 1749. Les mauvaises relations entre le ministre et
Mme de Pompadour, de notoriété publique,
débouchèrent sur une crise ouverte au début du mois de
janvier. En remplacement de Mme de la Lande, dame d’atours de Mesdames,
la marquise voulait faire désigner sa cousine la comtesse d’Estradès
[55]. Ceci nous est raconté par le duc
de Luynes [56] :
La grande brouillerie de M. de Maurepas
avec Mme de Pompadour est au sujet de la place de Mme d’Estrades. Mme de
Pompadour désirait beaucoup que la place de dame d’atours de
Mesdames pour Mme d’Estrades ; elle avait prié M. de Maurepas
de parler à Mme de la Lande ; quelques jours après, M. de
Maurepas vint lui dire que Mme de la Lande ne voulait pas absolument quitter sa
place. Le lendemain Mme de la Lande vint chez Mme de Pompadour, et lui dit
qu’elle n’avait de désir et de volonté que ce qui
serait agréable au roi, qu’elle n’était nullement
attachée à sa place, que si elle pouvait obtenir une place
auprès de Mesdames pour sa future belle fille [57], elle serait très contente. Mme de
Pompadour, furieuse comme on peut le croire, alla chez M. de Maurepas, et lui
dit en propres termes qu’il était un menteur et un fripon. De là vint une
inimitié si grande, qu’elle disait presque hautement qu’il
voulait l’empoisonner (…)
Jeanne Antoinette Poisson,
Marquise de Pompadour,
intercéda
probablement auprès de son royal amant pour obtenir la place de dame
d’atours pour la fiancée du marquis de Gouy.
Son
frère, Abel François Poisson, marquis de Marigny, était le
directeur général des bâtiments du roi,
et
à ce titre en rapport avec Madame de La Lande.
Nous ne savons pas établir de lien avec la
première femme de chambre de la duchesse de Bourgogne,
dont
descendent les O’Mahony.
Si la gouvernante des enfants de France
percevait
Jeanne Françoise de Biaudos de Castéja, dite
madame de Lalande,
épouse de Jacques de Salomon, seigneur de Poulard et de
La Lande,
qualifié de marquis de La Lande, (probable titre de
courtoisie).
Communiquée par Jean Denis de Biaudos
de Castéja
Lorsque madame de La Lande se retira du
service du roi, la personne à qui sa place fut donnée en laissa
une vacante auprès de Mesdames, et le roi eut la bonté
d’annoncer à la dame de Lalande qu’il l’accordait
à la femme qu’épouserait son petit fils [59].
Le choix auquel était
attaché cette faveur précieuse à toutes sortes de titres,
tomba sur la demoiselle de Rivié, veuve du comte de Vérac. Le
marquis de Gouy se présenta ; il fut proposé et
agréé.
Elle conserva son appartement à
Versailles et quand elle venait à Paris, elle séjournait
dans l’appartement du Louvre dont nous avons parlé
précédemment et qu’elle partageait avec la marquise de
Gouy, alors au service de Madame Adélaïde.
Jeanne Françoise est morte le 13
avril 1761 à Versailles, probablement dans son appartement du
château, situé dans l’attique nord du corps central, au rez-de-chaussée.
Depuis 1756, et pendant quatre ans, elle y avait hébergé la
marquise de Prie, veuve depuis 1751, qui n’avait pas conservé son
appartement. Après la mort de sa cousine, elle habita en son hôtel
de la rue des Bourdonnais à Versailles.
Acte des sépultures de Notre Dame de Versailles pour
l’année 1761, vues 31 et 32 sur 86.
L’an mil sept cent soixante un le quinze avril ;
très haute et très puissante dame, madame jeanne françoise
de biaudos de casteja, veuve de très haut et très puissant seigneur
Jacques de Salomon de la lande, ci devant dame d’atours de mes dames de
France agée de quatre vingt neuf ans environ
décédée avanhier, a été inhumée par
nous sous signé prêtre de la mission faisant les fonctions de
curé en présence de jean joseph grès valet de chambre de M
le marquis de gouy et de nicolas mazelin intendant de madame la marquise de
prie et autres qui ont signé avec nous.
Madame de Lalande avait eu quatre enfants : 1 fils, mort
jeune, pour lequel elle reçue une lettre de condoléances de
madame de Maintenon, et 3 filles : Catherine, Marguerite et
Françoise Mélanie.
Elle
avait également participé à l’éducation de son petit
neveu Louis Anne Alexandre de Biaudos [60],
dit le grand marquis, qui nous apprend dans sa notice
biographique qu’il a
été élevé grâce aux bons soins de la Marquise
[sic] de La Lande et que la Marquise de Prie [Marie Anne Pierre de Biaudos]
l’a adopté et fait sa fortune (…). L’a-t-elle
élevé concrètement, ses parents l’ayant
confié à leur parente ayant rang à la cour ou a-t-elle
simplement financé son éducation ?
Jeanne Françoise était
entre autres la nièce de
- Jean de Biaudos, 1er marquis de Castéja, commandeur de
Saint-Louis et de Saint-Lazare, brigadier des armées du roi, gouverneur
de Toul, décédé le 11 février 1718
Et la petite nièce de
- Jean de Bédorède, dit
Montolieu, capitaine du régiment Colonel, frère de la marquise de
Castéja, décédé en 1692
Et la cousine germaine de
- Jean François de Biaudos, marquis
de Castéja, chevalier de Saint-Louis, maréchal des camps, colonel
d’un régiment de son nom en 1702, gouverneur de Toul,
décédé le 27 mai 1740
- Charles Louis de Biaudos, comte de
Castéja, chevalier de Saint-Louis,
maréchal des camps, ambassadeur en Suède,
décédé le 10 mai 1755
- Marie Anne Pierre de Biaudos,
deuxième épouse du marquis de Prie, ambassadeur à la cour
de Savoie et parrain de Louis XV
Et la tante de
- Marie Françoise de Biaudos,
demoiselle de Saint-Cyr (preuves du 5 avril 1712), mariée en 1730
à un Hervy du Clos
- Françoise Mélanie de
Biaudos, aussi demoiselle de Saint-Cyr, décédée en 1753
- René François de Biaudos,
gentilhomme de la chambre du roi de Pologne, marié en 1732 à la
fille du baron de Rosée, le maître de forges Jacques Gabriel
Jacquier, qui mourra 10 ans plus tard en son château
d’Anthée et d’une Wignacourt, de cette ancienne et illustre
maison de Picardie.
- Alexandre de Biaudos, dit le chevalier
de Castéja, capitaine des cuirassiers
Et la grande tante de
- Louis-Anne de Biaudos, marquis de
Castéja, qui a été
élevé grâce aux bons soins, aux bienfaits et aux secours de
Madame la marquise de La Lande et que la marquis de Prie a adopté et
fait sa fortune.
- Stanislas Catherine de Biaudos, comte de
Castéja, né en 1738, filleul du roi de Pologne et futur colonel
du Royal Comtois
Madame de La Lande descendait de Pierre
de Breban, dit Clignet, Amiral de
France en 1405, par sa fille Marie qui avait épousé
François de Talleyrand-Grignols, premier à porter le titre de prince de Chalais, chambellan du roi
Charles VI.
Elle pouvait également se
prévaloir d’ancêtres prestigieux, tels les Ségur et
Comborn suite au mariage en 1517 de Pierre, seigneur de Pardaillan et
Marguerite, fille du vicomte de Comborn, les Montferrand et Albret, suite
à l’union de Bertrand et Rose au milieu du XIVè
siècle, les Gramont, Montfort, Montferrand, Mauléon et nombreuses
autres familles qui ont fait la grandeur de la France.
Des alliances plus anciennes la font
descendre des Plantagenet, ducs de Normandie et rois d’Angleterre, des
Capet, rois de France, des comtes de Flandre et de Hainaut etc …
Sources
principales :
Archives
familiales communiquées par Jean-Denis de Biaudos de Casteja ;
Site
de la galerie Virginie Pitchal ;
L’espace du Roi et La
petite Cour de William R. Newton ;
Mémoire pour le
Marquis de Gouy contre la Marquise de Gouy de Simon Nicolas Henri Linguet ;
Lettres de Madame de Maintenon ;
Etc.
[1] Jeanne Françoise de Guillerme
avait été mariée en premières noces à
Jacques de Fransure, seigneur de Villers-Tournelles, avec lequel elle eut
François-Roger, Antoine, Jacques-Charles et Louise-Eléonore
épouse de Pierre de Blottefière de la Viefville. Marie-Louise de
Fransure, abbesse de Villers-Canivet en 1739, reconstruisit cette abbaye
où mourut sa nièce Françoise-Mélanie de
Biaudos-Castéja.
[2] Le site de Saint-Cyr retrouvera sa
vocation éducatrice au travers de l’école spéciale
militaire de 1808 à 1940.
Jeanne Françoise ne sera pas le seule pensionnaire
de sa famille, loin de là, puisqu’on retrouvera à Saint-Cyr
sa cousine germaine Françoise de Biaudos, reçue par lettres du 8
mai 1696, sa nièce Elisabeth de Bédorède Saint-Laurent
(preuves du 19 janvier 1696), Elisabeth-Charlotte de Parthenay-Inval, fille de
sa soeur Catherine de Biaudos (preuves du 3 mai 1701), et Elisabeth de
Parthenay-Inval (preuves du 6 février 1722), sa cousine germaine
Françoise, fille de Jean de Biaudos et de Marie de Midot de Villers
(preuves du 8 november 1686), sa petite nièce Mélanie de Biaudos
(fille d'Alexandre et de Mlle O'Corolles), sa nièce
Françoise-Mélanie (preuves du 5 avril 1712), fille de
Jean-François-César (sic),
qui mourut religieuse à l'Abbaye de Villers-Canivet, près
Lisieux, Anne de Valliers, petite fille du Maréchal de Gramont, fille de
Fançoise de Biaudos et petite-fille de Laurence de Biaudos, née
Suhigaray (preuves du 21 novembre 1750), Marie-Marguerite d’Antin de
Saint-Pré, petite fille de Marguerite de Biaudos (preuves du 28 juin
1698). On pourra citer également des mesdemoiselles Sébastienne
d'Artigues d'Osseaux (1784), Rose de Batz (1751), M.Thérèse de
Capdeville (1742), Marie-Anne et Marguerite de Foix-Candale (1695), M.Josèphe
et Louise de Laas de Géstède (1758 et 1776), Marguerite-Agathe de
Luppé de Lamothe (1739), Catherine-Adélaïde du Moulin de
Labarthète (?), M.Anne et Angélique-Alexandrine d'Oro de
Léon (1695), toutes landaises et apparrentées par des liens plus
ou moins éloignés.
[3] Madame de Maintenon par Jean-Paul
Desprat page 331
[4] Mémoires du marquis de Sourches,
tome VIII page 323
[5] "Salomon de Poullart" tel
qu’inscrit sur l’acte. Il était qualifié de marquis
de La Lande, probable titre de courtoisie.
[6] Ainsi nommé par d’Hozier
(Ms Fs: 32 262,01.115)
[7] Le 7 selon
Dangeau : M. de la Lande, écuyer de monseigneur le duc
du Maine, épouse mademoiselle de Castajas, qui était
auprès de madame de Maintenon ; le roi la fait femme de chambre de
madame la duchesse de Bourgogne, et donne
[8] Ainsi qualifié dans l'acte de vente passé avec Denis en 1744 - Les Denis, une famille bourgeoise de l'Agenais du XVIIe au XVIIIe par H. Bellecombe, p 182, sur Gallica.
[9] Il faut signaler que la première
femme de chambre de la duchesse était alors Madame Quentin, fille du
sieur Poisson, apothicaire du corps du Roi, femme du premier valet de la
Garde-Robe du Roi, ancêtre des O’Mahony par les Le Bas de Girangy
puis Garnier de Falletans.
[10] Son service la faisait côtoyer la
première femme de chambre de la duchesse de Bourgogne qui était
depuis 1697 Mme Quentin, fille du sieur
Poisson, apothicaire du corps du roi, femme du premier valet de
[11] Lettres de Madame de Maintenon,
édition de Glascow, tome 1, 1756. : Lettre XXIIIe à Madame
de La Lande
[12] Elle était, en effet,
extrêmement belle.
Les lettres de Madame de Maintenon varient d’une
édition à l’autre, par l’apparition ou la disparition
de certaines phrases !
[13] Nouvelle secrétaire de Madame de
Maintenon, en remplacement de Jeanne-Françoise
[14] C'est un éventail où l'on
voit au naturel l'appartement de Madame de Maintenon : le roi y travaille
à son bureau, Madame de Maintenon file, Madame la duchesse de Bourgogne
joue, Mademoiselle d'Aubigné fait collation.
(note personnelle de Jean-Denis de
Biaudos de Castéja : l'éventail a disparu!)
[15] Mémoires, page 441
[16] Il s'agit d'Anne Marie d'Orléans
(1669-1728), fille de Monsieur, cousine germaine de Louis XIV, mariée en
1684 à Victor-Amédée II de Savoie, roi de Sardaigne.
[17] Philippe de La Mothe-Houdancourt, duc
de Cardone, époux de Louise de Prie et père de madame de
Ventadour, gouvernante des enfants de France, Charlotte de La
Mothe-Houdancourt, mariée en 1671 à Louis-Charles de
Lévis, duc de Ventadour, pair de France, baron de Cauna, Caupenne,
Poyloault, Magesq, etc. (J. de Cauna, Cadets de Gascogne. La Maison de Marsan
de Cauna. Pau, Princi Negue, 2004, II, 86). Marie Anne de Biaudos, cousine germaine
de Jeanne Françoise, avait épousé Louis de Prie (neveu de
Louise).
[18] Voir Archives Départementales de
la Gironde fol a5
[19] Dans le livre d’ Odile
Caffin-Carcy Marie-Madeleine
Mercier, nourrice de Louis XV, ce tableau est légendé : Mme
Mercier allaitant les enfants de France, par J.François de Troie [Troy].
Un doute est donc permis, bien que
la femme représentée ressemble plus à Madame de la Lande
qu’à Madame Mercier !
[20] Louis de France, duc de Bretagne,
né le 25 juin 1704, de Marie-Adélaïde de Savoie
[21] Journal du marquis de Dangeau, Paris,
t. IX, 1857, p. 469
[22] Mémoires du marquis de Sourches,
Paris, t. VIII, 1888, p. 323
[23] Journal du marquis de Dangeau, Paris,
t. X, 1857, p. 302
[24] Journal du marquis de Dangeau, Paris,
t. XV, 1858, p. 96
[25] Marie Madeleine Mercier, nourrice de
Louis XV par Odile Caffin-Carcy, page 109
[26] Journal du marquis de Dangeau, Paris,
t. XV, 1858, p. 376
[27] Marie Gabrielle de
[28] Marie Joseph d’Hostun, comte de
Tallard puis duc d’Hostun (dit parfois duc de Tallart) et pair de France
(1684-1755) héritera des biens et des titres de son père le maréchal
de Tallard, duc pair et futur
membre du conseil de régence (1717) et ministre
d’état (1726). Son épouse, Marie-Isabelle de Rohan est une
petite fille de la duchesse de Ventadour. Son fils, Louis-Charles,
épousera Victoire de Prie, fille de Louis de Prie, époux en
secondes noces d’Anne de Biaudos de Castéja.
[29] Louis de Melun, 8è prince
d’Epinoy, duc de Joyeuse, comte de Saint Pol, vicomte de Gand, prince du
Saint Empire, pair de France depuis 1714, épousera en 1716 Armande de
[30] Jean-Etienne Berthelot de
Pléneuf (1663-1727) succéda à son père comme
fermier général des poudres et salpêtres. Financier riche
mais sans scrupules, il est le père de la première marquise de
Prie, maîtresse du duc de Condé et pour un temps la femme la plus
puissante de la cour ; le marquis de Prie, son époux, était
ambassadeur auprès de la cour de Savoie et cousin de madame de
Ventadour ; il se remaria en 1744 avec Marie-Anne de Biaudos de
Castéja, cousine germaine de Jeanne-Françoise.
[31] Journal du marquis de Dangeau, Paris,
t. XV, 1858, p. 393
[32] Journal du marquis de Dangeau, Paris,
t. XV, 1858, p. 395
[33] Journal de la régence
(1715-1723) de Jean Buvat,tome premier, page 252
[34] Journal du marquis de Dangeau, Paris,
t. XVII, 1859, p. 33
[35] J. de Cauna, Cadets de Gascogne. La
Maison de Marsan de Cauna. Pau, Princi Negue, 2004, op, cit.,III, 178
[36] Maître Linguet :
Mémoire pour le marquis de Gouy contre la marquise de Gouy, 1771, page
57
[37] Mademoiselle de Montpensier portait
alors le titre de Mademoiselle de
Chartres
[38] Projet que firent avorter la
première Marquise de Prie et son amant le duc de Bourbon. L'Infante
était Marie-Anne de Bourbon (1718-1781), qui épousera finalement
Joseph Ier, roi du Portugal.
[39] Marie Isabeau Gabrielle de
Rohan-Soubise, dame d’honneur de la reine jusqu’en 1725. Elle
suppléait sa grand-mère comme gouvernante des jumelles de Louis
XV avant de la remplacer en 1735.
[40] Dans ses livres L’Espace du Roi et La
Petite Cour
[41] 19.4.1761 : Le logement de Mme de
12.5.1761 : M.
de Sinety, sous gouverneur de M. le duc de Berry, prie M. le marquis de
Marigny, de vouloir bien ordonner qu’on blanchisse le plafond, les
lambris et les portes de l’appartement de feu Mme de Lalande que le roi a eu la
bonté de lui donner. Il n’y a pas de cuisine qui soit plus noire
que sont ces appartements. M. L’Ecuyer, qui voyait Mme de Lalande peut
lui en rendre compte. Il y a beaucoup d’autres réparations
à faire à ce logement, mais malgré la connaissance que que
le marquis de Sinety a du plaisir que le marquis de Marigny a lorsqu’il
l’oblige, la situation des Bâtiments le réduit à
faire cette seule demande qu’il croit de première
nécessité. Il le prie seulement de permettre qu’il fasse
tout le reste à ses dépens en se servant des ouvriers qu’il
voudra (…)
[42] Célestin Port
précise : Les deux plus
jeunes sue les genoux de la sous-gouvernante, Madame de la Lande, et
d’une femme de chambre. [Revue de l’Anjou janvier 1868]
[43] Madame
l’abbesse reçut Mesdames à l’entrée
d’une galerie proche de leur appartement, qui lui furent
présentées par Madame de La Lande, sous gouvernante des enfants
de France et qui l’a été du Roi.
[44] Bernard Hours,
"Madame Louise princesse au Carmel", Cerf, 1987
[45] En 1749, le Mis. et
[46] Louis IV Henri de Bourbon-Condé,
chef du conseil de régence en 1715, puis premier ministre en 1723
[47] 11.9.1750 Mme de Gouye [sic, pour de
Gouy] chez M. de Verneuil, pour le service de Mesdames
[48] 23.3.1753 Le logement de Mme la
marquise de Bellefonds à Mme la marquise de Gouye [sic, pour de Gouy]
[49] Le 27 janvier 1760 N au Roi : Madame a dit au comte de Noailles que Mme de
Gouye [sic, pour de Gouy] quittait sa place. Cet appartement jugé
fort petit était composé de 3 pièces, 2 avec
cheminée, et 6 entresols, 3 à cheminée.
[50] Le « Grand Carré des
Offices - commun du Roi, de la Reine, de Monseigneur, de Madame la
Dauphine » est édifié de 1682 à 1684 sous la
direction de J. Hardouin-Mansart ; les ailes sud et est sont achevées
en 1683 et les deux autres ailes en 1684. Autour de la cour intérieure
se dressent quatre corps de bâtiments identiques abritant
les cuisines et les tables des officiers qui servaient le roi, la reine et
leurs enfants. Ces
bâtiments possèdent de
nombreux étages surmontés de combles qui offraient 600 chambres.
[51] Madame Henriette (19 ans), dite Madame, et Madame Adélaïde
(14 ans)
[52] Officiellement en charge de la garde
robe. Elle prenait une part active à la toilette du matin en tendant les
vêtements.
[53] Volume IX page 285
[54] Mémoires du marquis
d’Argenson, VI, 60, rapportés par Emile Campardon dans son Madame
de Pompadour el la cour de Louis XV.
[55] Louis XV et sa cour de Bernard Hours p
254
[56] Volume X page 117 (note 1)
[57] Esther de Rivié, veuve du comte
de Vérac, qui épousera le 18 février suivant, en secondes
noces son petit-fils le marquis de Gouy d’Arsy.
[58] Mémoires du duc de Luynes sur la
cour de Louis XV, volume IX page 334, lundi 17 février 1749
[59] Louis de Gouy, marquis d’Arsy. Ce
paragraphe est tiré du Mémoire
pour le marquis de Gouy contre la marquise de Gouy par maître Linguet
en 1771.
[60] Fils de René-François de
Biaudos-Castéja, gentilhomme de la chambre du roi de Pologne Stanislas
Leszcynski, et d’Henriette Jacquier de Rosée, dame d’honneur
de la reine de Pologne.