Né vers 1705 à Philippeville où son père était lieutenant du Roi, René François, seigneur de Couvonge(s) dans le diocèse de Saulx [le château sera vendu en 1793 comme bien national et démonté pierre par pierre], devint marquis de Castéja à l'extinction de la branche aînée.

Il fut capitaine au régiment de Bourbonnais infanterie, chevalier de Saint-Louis, un des deux gentilhommes de la Chambre du Roi de Pologne à la formation de sa maison [1737] ; lorsque le roi de Pologne fut informé de la naissance de Madame Dernière le 15 juillet 1737, leurs Majestés dépêchèrent aussitôt le marquis de Castéja, gentilhomme de la cour, pour aller complimenter à ce sujet la Reine leur fille.[Gazette de Lunéville, 1737, n°61, de Lunéville, 18 juillet.]

Le 30 janvier 1738, Leurs Majestés le roi Stanislas et la reine Catherine tenaient sur les fonds baptismaux à Anthée Marie Stanislas Catherine, un des fils de René François. Ceci montre les bonnes relations qu'il entretenait avec le Roi, ce qui ne l'empêcha pas d'être renvoyé de la cour de Lunéville en 1738 : en présence de Gourouski, le fils du duc Ossolinski, cousin du Roi, aurait dit que son père souffrait que sa femme couchât avec le roi Stanislas pour des motifs intéressés. La médisence fut rapportée au Roi, qui obligea Gourouski à la répéter au duc lui-même. La reine se serait fâchée contre M. de Castéja, qui aurait rendu l'incident public, plutôt que contre le Roi son mari, sa maîtresse la duchesse Ossolinska, ou contre le jeune comte Ossolinski. A la fin le jeune comte Ossolinski fut conduit à Belchamps et Castéja, qui aurait offert des coups de bâton dans un accès de jalousie au duc Ossolinski, et sa famille furent disgrâciés et envoyés en exil. Le duc l'écrivit au comte de Castéja (Charles-Louis) en lui disant qu'il n'avait pas moins fallu pour le forcer à congédier le parent de celui qui lui avait passer des subsides et rendu de grands services dans son ambassade en Suède. Le 6 novembre 1738, Catherine, femme du roi Stanislas, écrivait à Madame de Ventadour pour lui exprimer ses regrets d'avoir été forcée d'agir comme elle l'a fait envers des personnes auxquelles Madame de Ventadour parait s'intéresser. De même, dans une lettre à Devaux qui lui avait écrit : Mr de Castegea [sic] et sa femme sont partis. Ils me font une pitié affreuse. On a vendu tous leurs meubles presque pour rien. Ils portent la peine d'une affaire que bien des gens attribruent à Gourouski. Le roi lui avait offert une pension de 1.500 livres. Il l'a refusée. , Mme de Graffigny répondit : Mr et Md de Castegea me font pitié comme à toi. Je lui suis bien bon gré d'avoir refusé la pension dès le commencement de cette affaire. Je n'ai pas douté que Gourouski n'ait tripoté la-dedans. C'est le train du monde : ce ne sont pas les coupables que l'on pends.

Il repartit en campagne pour le Roi et fut blessé au siège d'Ypres par Louis XV durant la guerre de Succession d'Autriche (1744).

René-François de Biaudos Castéja fut ensuite gouverneur de Mariembourg [française depuis 1659] en 1748 puis de Maubeuge qu'il échangea pour Saint-Dizier plus près de ses terres de Treveray en Lorraine.

Il fut un grand ami du comte de Sade, le père du Divin marquis. Leurs fils respectifs étaient également très liés.

Il mourut à Marienbourg au mois de mars 1774. Il avait épousé par contrat du 7 août 1732 au château de Fontaine à Anthée Henriette Jaquier, baronne de Rosée. Il rentrait ainsi chez les princes de Thurn und Taxis et les princes de Ligne dont sa belle-mère Wignacourt était la soeur.