Marie Anne Pierre de Biaudos Castéja

Marquise de Prie




portrait    blasons

Anne de Biaudos et Armoiries Prie-Biaudos





Une des filles de Jean de BIAUDOS (🔗), chevalier, marquis de CASTEJA, et de Marie MIDOT de VILLERS, Anne Pierrette est née le 20 novembre 1684 et fut baptisée à Toul le 1er janvier 1685. Son parrain est Jean-Louis de BARBERIN (🔗), plus tard marquis de Reignac et Wartigny, maréchal de camp, lieutenant du Roi dans la Haute Lorraine, et sa marraine est Anne RODER (🔗), fille de Nicolas, seigneur de Jubainville, et femme d'Emmanuel DUC, maréchal des camps et armées du roi.



acte naissance

Registre des baptêmes de la paroisse Saint-Pierre de Toul
5 MI 527/R 68 (1688-1794) vue 182/763

Damoiselle Anne Pierrette fille de Messire Jean de Biodos de Casteja, Seigneur et Baron de Treveret (Treveray) et Rosière (Rosières-en-Blois) Commandeur de la Commanderie du Mans de l'ordre de Notre Dame du Mont Carmel et de Saint Lazare de Jérusalem, gouverneur de la ville et gouvernement de Toul et de Dame Marguerite Midot sa femme etc.


Anne, qui, jusqu'à son mariage, vécut à Versailles chez sa cousine Madame de La Lande était "une fille très sensée, fort amie de Mme de Ventadour, chez qui elle passe sa vie". Son père lio donna, en 1707, la seigneurie de Rosières-en-Blois.


acte naissance

A Toul, le 21 août 1725, Anne et le duc d'Orléans
portaient sur les fonts le fils d'un officier du régiment du Luxembourg



Le 21 avril 1728, Anne et son frère Jean-François, gouverneur de Toul, cousins maternels au troisième degré, et autres parents et amis de Louis de Gouy d'Arsy, âgé de 11 ans, étaient réunis par devant Gabriel Joseph de Bullion, comte d'Esclimont, prévôt de Paris, pour élire Madame de La Lande tutrice ad hoc pour défendre les intérêts de son petit fils dont le père venait de se remarier.

Son amitié avec Antoine Pecquet (🔗), alors premier commis des affaires étrangères, causa en 1731 la disgrâce de celui-ci, et le rappel de son frère de l'ambassade de Suède. Selon le marquis d'Argenson, Saint-Séverin, qui succéda à M. de Castéja à l'ambassade « manda faussement, par un chiffre secret, que M. de Castéja avait des amis en Suède qui lui mandaient tout ce que Pecquet, ami de Mlle de Castéja, lui communiquait, que celle-ci le disait à son frère, et que M. de Castéja traversait sa négiciation, ce qui était absolument faux. Sur cette délation vengerees, et agréable par là à notre ministère, le pauvre Pecquet fut mis pour dix-huit mois à Vincennes et toujours exilé depuis. »

Anne est citée sous le nom de Mlle de Castéja, en 1742, car à cette époque Mme Henriette était souvent sujette à une éruption chronique qui ressemblait fort à la gale et lui donnait des fièvres violentes. G. Lenôtre raconte qu'alors : « Mme de Ventadour sa gouvernante et ses dames Mmes de La Lande, de Saint-Pau et Melle de Castéja s'ingéniaient, en ce cas, à la distraire : mais quelles étranges imaginations ! Un jour que la petite princesse, assez souffrante, gardait le lit, ces quatre personnes se déguisèrent et dansèrent, dans sa chambre même, un menuet de leur composition. Or il faut savoir que Mme de Ventadour avait alors 90 ans et que les âges additionnés de ses trois compagnes formaient un total de 240 années. Ce quadrille de ces quasi-centenaires risquait de faire défaillir d'épouvante la malade. »

Anne se maria le 10 juin 1744 et bien que le marquis de Luynes lui donne environ cinquante ans, elle en avait soixante ... et son époux soixante-quinze ! Rien d'étonnant donc, à ce qu'auncun enfant de naquit dans ce couple. Cet époux était Louis de Prie (🔗), marquis de Plasnes, dit le marquis de Prie , parrain du Roi, chevalier de ses ordres, lieutenant général de la province du Languedoc, veuf d'Agnès de Berthelot de Pléneuf, de son vivant maitresse du duc de Bourbon, premier ministre de Louis XV.

Le mariage se fit en la chapelle privée de Madame de Ventadour à Glatigny à dix heures et demi. Les époux vinrent de là dans la maison de Madame de Ventadour, où ils restèrent jusqu'au lendemain.Les témoins étaient pour l'époux, Charles BARE chanoine de la cathédrale de Noyon clerc en la chapelle et rosaire du roi, et Jacques de ROBILLARD sgr de La Courneuve, conseiller du roi, trésorier et argentier des Enfants de France, conseiller maitre d'hôtel de feu Mgr le duc de Berry, capitaine maitre des Eaux et Forêts de Beaumont-sur-Laye et pour l'épouse, son frère Charles Louis de BIAUDOS comte de Castéja, maréchal de camps, gouverneur de Toul et St-Dizier, ci-devant ambassadeur en Suède, et sa cousine germaine Jeanne Françoise de BIAUDOS CASTEJA, Mme de La Lande, sous-gouvernante des Enfants de France.

Par le contrat de mariage le marquis de Prie fit à Anne des avantages considérables, qui s'ajoutaient à sa fortune personnelle (elle a 100.000 francs de bien, mais par ses épargnes elle a doublé son fond).



acte mariage

Registre des mariages



La nouvelle marquise de Prie vint s'installer au château de Versailles, dans un trois pièces avec cheminée, situé dans l'aile gauche des Ministres.

Dans une de ses correspondances, Mme de Graffigny écrivait en 1746 : « Md. de Prie est une connaissance de trente ans. C'était Melle de Castegeat (sic). Elle est bien plus vieille que moi. Elle était retirée chez Mme de La lande, sa tante (sic). Elle a épousé le fameux de Prie depuis deux ans. Elle demeure ordinairement a Versailles et, pendant les absences de la cour, ici, et très près de chez moi . »

Le 18 février 1749 la marquise de Prie accompagne Mme de La Lande au mariage de son petit-fils le marquis de Gouy d'Arsy, et signe le contrat. Durant cette même année 1749, le Marquis et la Marquise de Prie, tout en conservant apparemment Versailles, louèrent à leur cousin issu de germain Gabriel-Jérosme de Bullion, Marquis de Gallardon et Comte d'Esclimont, petit-fils de Charlotte de Prie, une maison rue de Vaugirard à Paris (entre les rues Féron et Pot-de-Fer).

La marquise de Prie eut des soins infinis de la vieillesse de son mari et de ses infirmités : C'est une femme de beaucoup de mérite, qui a été uniquement occupée de lui; il ne vouloit pas qu'elle le quittât d'un seul moment, et elle en a eu tous les soins imaginables (Mme de Graffigny). Le marquis mourut dans l'appartement qu'il avait conservé au château de Versailles le 8 mai 1751. Anne quitta alors son appartement et s'installa chez Madame de La Lande qui l'hébergea et dont elle tint les comptes jusqu'à sa mort en 1761.

Elle conservait cependant l'hôtel de Paris, et y reçut Mme de La Lande, le 17 novembre 1751, venue pour se désister par devant Bontemps, notaire au Châtelet, de la jouissance au profit de sa nièce Françoise-Mélanie de Castéja, d'une rente viagère.

Son frère Charles-Louis mourut à Paris le 10 mai 1755. Devenue héritière de sa branche, elle prit tous les soins imaginables du jeune homme héritier de son nom, Louis Anne Alexandre, dit le Grand marquis, lui donnant, entre-vifs, les terres et baronnies de Treverey, Saint-Joire, la Neuville et fief à Fong, Laye et Houdreville, toutes terres situées en Lorraine, que Jean de Biaudos son père, avait achetées à partir de 1685, au marquis de Castéja (Louis Anne Alexandre), gouverneur de Saint-Dizier, qu'elle avait élevé et adopté, et institué son légataire universel en 1763, faisant ainsi sa fortune.




donation


Donation faite à son petit-neveu le 23 7bre 1763
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Madame de La Lande mourut en son appartement du château de Versailles le 13 avril 1761. Elle avait nommé sa cousine Anne exécutrice de son testament, tâche que son état de santé ne lui permit pas de mener à son terme. Elle constitua son procureur à cet effet, le 20 avril, Me Jacques Le Go. Après la mort de sa cousine, elle habita en son hôtel de la rue des Bourdonnais à Versailles. Anne est morte dans sa maison de Versailles le 19 septembre 1767. Par son testament du 29 août précédent, elle avait institué son légataire universel, le marquis de Castéja son neveu et nommé pour exécuteur testamentaire Nicolas Mazelin. A ce propos voir décision de jurisprudence (🔗).



acte déces

Registre des sépultures de Versailles (p37/49)




De son vivant Anne entretenait des correspondances avec les grands esprits du moment, tel Montesquieu.



acte déces

Lettre de Mme de Prie à Montesquieu, à Versailles le 31 mars 1756, communiquée par l'Association des Amis de la marquise de Prie